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Ateliers Busch S.A., moteurs de durabilité

Implantée en 1980 à Chevenez (JU), Ateliers Busch S.A. conçoit et produit des pompes à vide avec une vision triple de la durabilité : par la commercialisation mondiale d’équipements économes en énergie, par la durée d’usage de ceux-ci et par une production elle-même attentive à réduire ses impacts. 

Nichés dans un vallonnement de la verte Ajoie, prolongeant le petit village de Chevenez, les bâtiments d’Ateliers Busch SA en imposent, en vue extérieure, par leur étendue sobre et tranquille tandis que l’intérieur impressionne par l’ambiance futuriste qui se dégage des vastes halles lumineuses parcourues de longues allées où s’activent ensemble humains et machines animées par les plus récentes technologies.

Il s’agit du plus grand site de production du groupe familial allemand Busch, sur les huit sites dans le monde – quatre se trouvent en Europe, trois en Asie et un en Amérique du Nord. Ses 25 000 m2 rassemblent 500 collaborateurs et collaboratrices, sur les 3800 qu’emploie le groupe dans l’ensemble de ses implantations, dans 45 pays. L’usine de Chevenez compte notamment une cinquantaine d’ingénieurs, attentifs à porter aux plus hautes exigences toutes les étapes de la conception, de la production et de la mise en œuvre des pompes à vide et systèmes associés, pour lesquels Busch s’est imposé comme le leader mondial. 30 000 pompes sortent annuellement du site de Chevenez, pour essaimer dans un très large éventail d’applications, isolées ou en réseau centralisé, dans lesquelles la qualité de leurs matériaux les tiendront durablement actives – une longévité de plus de 30 ans n’est pas rare.

Point tout aussi important, les performances sans cesse améliorées des pompes, ainsi que les options de suivi numérique de leur exploitation, garantissent d’importantes économies d’énergie. Chaque nouvelle génération de produits permet souvent d’économiser jusqu’à 20 % d’énergie par rapport à la précédente, mais au-delà des spécifications, l’intégration chez la clientèle peut y réduire les coûts énergétiques jusqu’à 50 % – même, un réseau centralisé installé dans une usine de conditionnement alimentaire sous vide a pu y apporter une économie d’énergie de 70 %.

Durée de vie des équipements, performance et options de suivi automatisé des équipements à fins d’optimisation et de maintenance préventive et prédictive, tous ces éléments sont une forme de contribution à l’urgence d’un développement durable, respectueux des ressources et de l’environnement. Une autre contribution d’Ateliers Busch S.A. réside plus directement dans la gestion de l’énergie et des ressources pratiquée sur le site même, et désormais accompagnée par l’AEnEC.

Agir jusque dans le détail

« En 2020, nous avions procédé à un audit pour systématiser nos actions de durabilité, notamment pour l’énergie, explique Karine Bailly, responsable Maintenance & Infrastructures. Dans ce sens, nous avons conclu une convention d’objectifs avec l’aide de l’AEnEC en 2022. En additionnant tous nos engagements au niveau de l’énergie, des ressources et des déchets, nous avons actuellement une liste d’une cinquantaine d’actions. »

Un objectif est de réduire la consommation électrique de 20 % d’ici à 2030. L’usinage représente 35 % de cette consommation, l’air conditionné et le refroidissement des machines 28 %, la production et la circulation de l’air comprimé 11 % et les essais fonctionnels des pompes 7 %. C’est dire que les leviers d’actions sont nombreux et variés. La mesure des consommations machine par machine, pour en assurer l’utilisation optimale, est en déploiement, avec à court terme, un doublement du nombre des capteurs installés – « car il est difficile d’améliorer ce qui n’a pas été mesuré », souligne Adrien Macrez, en charge des systèmes qualité certifiés.

La distribution du froid, s’appuie désormais sur deux réservoirs séparés pour la climatisation et le refroidissement des équipements. Sur le circuit d’air comprimé, outre la classique traque aux fuites, une réduction de la pression de 8 à 6 bars, avec localement des surpresseurs pour des besoins particuliers, a apporté une économie appréciable, de même que le remplacement d’un compresseur par un modèle à puissance variable. L’éclairage LED généralisé dans les halles est soumis à un dispositif de contrôle poussé pour une utilisation pertinente. « Même les procédures d’essais fonctionnels de nos pompes ont donné lieu à des économies d’énergie, nous limitons désormais les tests au strict nécessaire en considérant les paramètres d’alimentation électrique selon les régions du monde » précise Adrien Macrez.

En même temps qu’Ateliers Busch SA réduit sa consommation électrique – à production industrielle égale, déjà moins 15 % depuis 2020 – la production de courant sur le site se développe : l’installation photovoltaïque déployée sur les toits doit délivrer à l’usine 1 GWh annuellement.

D’autres actions et leurs ramifications

Du côté des besoins thermiques, les ateliers d’usinage doivent être tenus à une température de 22 à 24 °C, un intervalle maintenu par le jeu complémentaire, en fonction des saisons, de l’installation de froid et d’une pompe à chaleur qui s’est substituée au mazout. Le site a ainsi réduit d’environ 100 tonnes ses émissions de CO2, de 300 à 200 tonnes, en bonne partie grâce aux mesures d’optimisation visant la récupération de chaleur et le chauffage. Et cette progression va se poursuivre avec une récupération étendue de la chaleur émanant de compresseurs. Celle-ci ira notamment au four de la ligne de peinture – où les peintures sont à base d’eau.

Pour rester dans les liquides, les émulsions utilisées pour l’usinage représentaient jusque récemment un volume de 380 000 litres annuellement, constitué à 95 % d’eau souillée, effluent qui était confiés pour traitement à un prestataire externe. « Nous disposons désormais d’une unité de distillation qui a réduit le volume à traiter à… 11 400 litres. Nos charges économiques et écologiques – les transports ! – ont ainsi été réduites dans des proportions comparables, et de même avec nos diverses stratégies appliquées aux déchets », se réjouit Karine Bailly.

Si la vocation des pompes Busch est d’engendrer du vide, toutes les mesures énoncées ci-dessus vont à l’inverse. Amélioration après amélioration, jusque dans le détail, elles ne servent pas seulement une conformité environnementale et une meilleure efficience économique, elles sont aussi partagées à titre exemplaire, avec le personnel par voie d’informations et de formations, et par une ouverture aux questions et aux initiatives. « Celles-ci sont coordonnées par un groupe dédié, très motivé, « Be green », actif au sein de l’entreprise. Plantation d’arbres et « hôtels à insectes » sont à notre programme », explique Adrien Macrez. Plus symboliquement mais non moins joliment, l’assortiment des pompes compte quelques modèles aux noms ensauvagés : COBRA, DOLPHIN, PANDA, PUMA, …

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Le grand retour du cornichon en Suisse est une action significative parmi toutes celles que Reitzel Suisse SA à Aigle (VD) engage dans le sens du développement durable. La connaissance fine du fonctionnement de sa conserverie par l’intermédiaire de dizaines de capteurs en est une autre.


« Quand on mange une fondue ou une raclette, on s’assure généralement de la provenance locale ou régionale du fromage, et aussi de celle du vin bien évidemment ! Mais qui se soucie de l’origine des cornichons ou des oignons ? », sourit Fanny Michellod, responsable Marketing & Communication au sein de Reitzel à Aigle (VD). L’usine, outre mettre en conserve cornichons et oignons, produit aussi des sauces et du vinaigre. Elle prolonge l’œuvre de Hugo Reitzel, qui en 1909 acquit à Aigle une fabrique de moutarde. Dès les années 1930, des légumes en conserve vinaigrée, et dans les années 70 des sauces toutes prêtes sont venus compléter la production du groupe Reitzel, resté familial.

LES GRANDS VOYAGES DU CORNICHON

Revenons donc à cette question qu’on ne se pose jamais : d’où proviennent les cornichons de nos soirées conviviales, ou ceux qu’on glisse dans nos sandwiches ? Voilà qui convie à un périple plutôt contourné. Il faut d’abord rappeler que le cornichon est la savoureuse forme juvénile du concombre, fruit d’une plante du même nom – ou savamment dit, Cucumis sativa. Cette plante est originaire des contreforts de l’Himalaya. Elle a été introduite en Europe et y a été promue potagère il y a plusieurs siècles – en France sous Louis XIV. On l’y a cultivée bientôt si largement qu’on a fini par la croire indigène !

Toutefois, il y a deux ou trois décennies, la production agro-industrielle du concombre et par là du cornichon est largement retournée sur ses terres d’origine, dans le sous-continent indien – les entreprises agro-alimentaires n’ont pu résister à l’opportunité de trois récoltes annuelles au lieu d’une. Si Reitzel a fini par suivre le mouvement, ce fut en prenant des engagements d’équité et de durabilité, qui se poursuivent, via Fairtrade notamment. « Une nouvelle vie a cependant été donnée à la production en Suisse, et aussi en France. Reitzel est la seule conserverie helvétique à le faire et à pouvoir ainsi proposer, via sa marque HUGO, du cornichon 100 % indigène, et depuis peu de l’oignon blanc local de même », souligne Fanny Michellod. C’est dire qu’il est possible de croiser des cornichons suisses aux côté d’un caquelon ou d’un four à raclette. A défaut ils sont européens, proche-orientaux, indiens…

DES AGRICULTEURS VENTRE À TERRE

Près de 25 agriculteurs alimentent l’usine d’Aigle, à raison de plusieurs centaines de tonnes de cornichons annuellement – 1200 tonnes en 2022. Semée en mai, en fruits dès juin, la plante est prête pour plusieurs récoltes à l’été. Chaque plan donnera environ 1 kg de cornichons sur une période d’un mois et demi. La croissance est rapide, d’autant plus que la température est élevée, et il faut parfois tout autant de rapidité et multiplier les passages, couché sur un véhicule bas, pour procéder à la cueillette tant que les fruits se tiennent encore dans les catégories « petite taille » des cornichons fins et celle « moyenne » des jeunes concombres – Reitzel ne traite pas le concombre élevé à la taille XXL que nous destinons aux salades, mais celui-ci croisera peut-être en cuisine d’autres produits de l’usine d’Aigle, vinaigre ou l’une ou l’autre sauce fine.

CUISINE ET ÉNERGIE, MÊMES FINESSES

Retour aux cornichons contenus à la bonne dimension pour être mués en « pickles » : arrivant par grandes caisses à l’usine, ils subissent au plus vite un tri qualité, les fruits conformes sont lavés puis s’ils ne sont pas brièvement stockés, seront rapidement entraînés par tapis roulant vers un bocal où ils sont introduits par petits groupes dûment mesurés, immergés dans un vinaigre aromatisé, pasteurisés… Avant la fin de l’été, ils seront sur les rayons épiciers.

Ce petit périple a un coût en énergie et en eau, deux ressources dont Reitzel prend un même soin, quasi culinaire : les doser avec la meilleure précision. A cette fin, plusieurs dizaines de capteurs mesurant finement les consommations d’électricité, eau, vapeur et gaz ont été disposés dans les ateliers – vinaigrerie et conserveries – en deux vagues, en 2014 puis 2018. « 21 capteurs sont dédiés aux mesures électriques, 20 à l’eau courante, 7 à la vapeur, 1 au gaz et 1 à l’enregistrement de la température extérieure. Ces données, sont traitées par un ordinateur, permettant de surveiller le bon fonctionnement énergétique des installations, détecter les dérives signant un dysfonctionnement, pointer les consommations inutiles d’équipements hors activité », explique Anthony Baldassarre, le responsable maintenance. Le système fournit aussi les éléments pour quantifier les potentiels de récupération de chaleur, qu’on peut muer en ressource précieuse.

Ce réseau de capteurs a fortement contribué à ce que, entre 2016 et 2021, l’efficacité énergétique de l’usine s’accroisse de 23 %, sa consommation électrique diminue de 822 MWh et ses rejets de CO2 de 1463 tonnes.

Inaugurée en septembre 2023, la centrale solaire installée sur les toitures, avec ses 3000 m2, assurera 44 % de la consommation électrique de l’usine.
A toutes ces initiatives techniques s’ajoutent, dans le cadre d’un plan plus global de développement durable, des mesures touchant aux comportements : réduction poussée des déchets, plan de mobilité pour une partie des 115 collaborateurs et collaboratrices de l’usine, etc. Développements qui s’additionnent aux économies d’énergie et d’eau ainsi qu’à l’impact positif de cette part de la production de cornichons redevenue locale…

INFORMATIONS

Beatrice Schaffner s’est spécialisée dans le conseil énergétique aux administrations communales. Elle sait maintenant que rallier tous les acteurs concernés est déterminant pour la réussite des projets d’une certaine ampleur. 

Ventiler une piscine couverte ou une salle polyvalente, chauffer des bâtiments, fournir l’éclairage public ? Dans une commune, la consommation d’énergie a de multiples destinations, comme Beatrice Schaffner l’a constaté au fil de sa longue expérience. Dans le cadre de sa société de conseil Schaffner Smart Solutions SA, la conseillère AEnEC élabore depuis plus de vingt ans des stratégies dans les domaines du développement durable, de la gestion efficace des ressources et de l’optimisation des processus. Dans les communes, les choix à opérer sont aussi variés que la destination de l’énergie consommée : « Les communes veulent économiser l’énergie, mais souvent, elles ne savent pas par où commencer », résume Beatrice Schaffner. Sans compter qu’elles sont souvent mises sous pression : « Elles doivent respecter les budgets, mais on attend aussi d’elles qu’elles investissent dans l’approvisionnement en énergies renouvelables et dans la protection du climat », précise-t-elle. « Il existe maintenant les pompes à chaleur, l’injection d’électricité, les bornes de recharge électriques. Le contexte se complexifie sans cesse et les acteurs sont nombreux. Une commune peut par exemple investir dans une installation photovoltaïque, puis vendre l’électricité à un fournisseur d’énergie. Ou alors, elle peut vendre l’électricité produite par l’installation photovoltaïque à des bornes de recharge électriques et utiliser les surplus d’électricité de plusieurs manières : les consommer elle-même, les conserver dans des batteries ou les vendre à un fournisseur. » Une commune peut aussi exploiter une pompe à chaleur avec de l’électricité produite au moyen d’une installation photovoltaïque ou de l’électricité du réseau. Mais ce n’est pas tout : « Le toit peut aussi être loué à un fournisseur d’énergie qui investit dans l’installation photovoltaïque pour vendre lui-même l’électricité », ajoute-t-elle. « Il existe une large palette de variantes et de possibilités. Il faut tenir compte des aspects à la fois techniques, réglementaires et économiques pour trouver un optimum, pour que les impôts soient utilisés de manière optimale. »

Des communes déjà très actives

Beatrice Schaffner estime que la plus grande partie de l’énergie consommée est dévolue au chauffage des bâtiments. « De nombreux bâtiments communaux, surtout dans des communes de taille plutôt modeste, datent des années 1970. Ils sont mal isolés et ils ont besoin de beaucoup d’énergie pour le chauffage », détaille la conseillère en énergie. Elle observe que la ventilation est également grande consommatrice d’énergie, alors que l’optimisation est plutôt simple dans ce domaine. « En revanche, pour l’éclairage public, la consommation est plutôt limitée. Mais elle est bien visible », affirme-t-elle encore. « Il est important de choisir des ampoules inoffensives pour les insectes en cas d’éclairages LED et de préserver ainsi la biodiversité. »
Le financement représente souvent un obstacle pour la réduction de la consommation énergétique, juge-t-elle. « De petites mesures d’amélioration peu coûteuses relèvent en général de la compétence de l’administration communale, qui les met en œuvre immédiatement. Cela consiste souvent à optimiser l’exploitation ou à passer aux éclairages LED. » Des projets de plus grande ampleur, comme des rénovations énergétiques ou un changement du chauffage, doivent par contre faire l’objet d’une décision du législatif (conseil général, communal ou municipal, assemblée communale). Une préparation judicieuse du projet est alors déterminante, estime Beatrice Schaffner : « En tant qu’ancienne conseillère communale et cantonale, j’ai très souvent pu constater combien la réussite d’un projet dépendait de sa qualité intrinsèque mais aussi du fait que toutes les personnes concernées y soient associées. » En s’associant avec les bourgeoisies propriétaires de forêts et avec le fournisseur local d’énergie pour fournir de la chaleur à distance aux bâtiments communaux et à des quartiers, de nombreuses communes ont notamment joué un rôle de pionnières. « En fonction de la constellation, la mise en œuvre du projet peut être rapide », constate-t-elle. Pour elle, les communes sont nombreuses à agir pour améliorer leur efficacité énergétique et pour mieux protéger le climat, mais sans toujours le communiquer haut et fort.

Pour l’avenir, une voie toute tracée

Dans une perspective plus large englobant la société dans son ensemble, Beatrice Schaffner constate aussi bien des signes positifs que des signes négatifs : d’une part, l’efficacité énergétique a connu une amélioration sans précédent au cours des deux dernières décennies et le chauffage au moyen des pompes à chaleur, par biomasse ou à distance est désormais répandu. « D’autre part, le fait que parallèlement, la consommation a augmenté » fait réfléchir la spécialiste : « En tant que société, nous savons donc où nos efforts devront porter dans les vingt prochaines années », conclut-elle.

Beatrice Schaffner, conseillère AEnEC, fondatrice et CEO de Schaffner Smart Solutions SA, élabore depuis plus de vingt ans des stratégies dans les domaines du développement durable, de la gestion efficace des ressources et de l’optimisation des processus.

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Qu’est-ce qui relie Louis XIV à l’isolation des bâtiments avec le meilleur écobilan ? Vous séchez ? Réponse : le site Isover de Lucens (VD) où sont produits des isolants thermiques, phoniques et de protection incendie en laine de verre.

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Commençons par le rôle de Louis XIV : de la volonté du Roi-Soleil fut fondée en 1665 à Saint-Gobain, à 120 km au nord-est de Paris, une verrerie à même de concurrencer les verriers vénitiens. Trois siècles et demi plus tard, Isover est une filiale du groupe Saint-Gobain. La verrerie royale a fait son chemin, et ses révolutions.

En Suisse, Isover SA perpétue à Lucens le travail du verre par son recyclage sous la forme particulière de laine servant à l’isolation thermique, phonique et incendie. C’est sous l’enseigne Fibre de verre SA que l’entreprise a été créée dès 1937 en terre helvète, avec d’emblée la participation du groupe Saint-Gobain. Isover a adopté sa raison sociale actuelle en 1986. 170 collaborateurs et collaboratrices s’activent aujourd’hui quotidiennement dans ses vastes halles pour développer, fabriquer et commercialiser chaque année plusieurs milliers de tonnes de rouleaux et panneaux, standards ou sur mesure, pour l’isolation des bâtiments.

Quant à la belle tenue écologique des produits de l’usine, elle ressort d’une comparaison de différentes solutions d’isolation menée sous l’égide de la « Conférence de coordination des services de la construction et des immeubles des maîtres d’ouvrage publics » (KBOB), attribuant aux isolants Isover le meilleur écobilan du marché par m2, à résistance thermique équivalente.

Un processus amélioré à toutes les étapes

Fondue à plus de 1200 °C, la matière première – du verre recyclé – est ainsi liquéfiée à l’état de magma orange puis étirée en fibres. En même temps qu’elles se refroidissent, les fibres sont mêlées à un liant – en majeure partie biosourcé – et se déposent en un matelas continu rappelant la « barbe-à-papa ». Le mécanisme entraîne ensuite ce matelas vers une étuve où s’opère une polymérisation, puis vers la découpe et le conditionnement, en panneaux ou en rouleaux.

Toutes ces étapes de production sont l’objet d’évolution et d’optimisation constantes visant à progresser sur la voie de la durabilité et de la neutralité carbone. Le verre provient à 80 % de vitrages ou de bouteilles recyclés. Broyé, il est mêlé à d’autres minéraux, sans recours au sable, ce qui réduit la température nécessaire à la fusion et donc la consommation électrique. La chaleur résiduelle est dûment récupérée, et un supplément d’économie d’électricité a été obtenu par le redimensionnement des entraînements électriques du système de refroidissement, apportant sur ce poste une économie de 50 %. L’électricité utilisée est hydraulique, de production suisse, depuis plus d’une décennie, et s’y ajoute celle générée sur les toitures de l’usine qui hébergent – pour l’heure – 9000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques fournissant l’équivalent du courant nécessaire à 500 ménages. Au niveau matière première encore, depuis 2011, un liant végétal a été substitué au liant phénolique utilisé jusque lors pour la gamme d’isolation intérieure.

Globalement, une réduction de 15 % a été acquise sur l’utilisation de l’énergie et de l’eau depuis 10 ans. Et c’est -20 % pour l’étape de l’emballage. Toutes ces actions, partie intégrante de l’ADN et de la stratégie d’Isover, permettent déjà d’afficher un excellent écobilan, mais Isover vise en outre à l’horizon 2030 de se conformer aux objectifs définis par les accords de Paris, ce qui exigera une réduction supplémentaire de 50 % de la consommation d’eau, et de 33 % des émissions de CO2 pour les scopes 1 et 2 et de 16 % pour le scope 3 de l’initiative Science Based Targets.

Hors bilan mais significatif

En sus de ces améliorations très directes relatives à l’énergie et au CO2 sur le site de Lucens, il faut considérer d’autres facteurs intervenant dans le même sens mais moins directement perceptibles. Il y a ainsi la volonté d’une production locale, swissmade, pour une utilisation locale, en Suisse, ce qui limite les transports – transports par ailleurs optimisés par ce fait que les produits en laine de verre sont très compressibles, jusqu’à 5 fois !

Il y a aussi le conseil technique et la formation dispensée aux planificateurs et entrepreneurs de la construction pour le meilleur usage des produits. Et surtout, l’utilisation desdits produits – isolants légers, performants, fruits d’innovations continues et parfaits alliés entre autres de la construction bois – est la garantie de décennies d’économies d’énergie qui excéderont après quelques mois l’énergie qui aura été nécessaire à leur production !

Tous succès et performances que Louis XIV n’aurait pu anticiper, mais qu’il ne manquerait pas de juger fort dignes de lui !

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« Pour conserver nos marges, nous travaillons à nous libérer des coûts de l’énergie, dont on ne sait ce qu’ils seront demain. » Ces mots, qui remontent à près de dix ans, sont le credo du co-directeur d’une PME qui s’était déjà engagée alors sur la voie de la décarbonation.

En 2014, la loi sur l’énergie du canton de Vaud entre en vigueur. Un article enjoint les grands consommateurs à prendre des mesures pour réduire leur consommation énergétique et leurs émissions de CO2. À cette occasion, l’AEnEC et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) co-organisent une conférence de presse à Lausanne. La conseillère d’État Jacqueline de Quattro y participe, tout comme Denys Kaba, co-directeur de Metalcolor SA, PME grande consommatrice d’énergie. L’entreprise, installée à Forel (VD), est spécialisée dans la peinture sur bande d’aluminium et exporte plus de 90 % de sa production dans l’Union européenne.

À la question « Les nouvelles contraintes légales sur l’énergie affecteront-elles votre compétitivité sur les marchés européens ? », Denys Kaba avait délivré cette réponse tranquille : « Non, car nous travaillons depuis de nombreuses années à améliorer et à certifier l’efficacité énergétique de notre entreprise. Nous sommes convaincus que la réduction de nos coûts énergétiques et de notre dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles, ainsi que nos certifications, constitueront à terme l’une des clés de notre compétitivité sur des marchés très concurrentiels. » Pour Metalcolor, améliorer l’efficacité énergétique est un moteur pour des investissements structurels et aussi pour des optimisations de processus réalisées collectivement. Dans cette approche, chaque collaborateur et collaboratrice traque le moindre gaspillage à tous les niveaux : énergie, matières premières, déplacements, gestes, temps d’action, et peut suggérer une pratique plus judicieuse.1

« L’énergie est l’une des clés de notre compétitivité sur des marchés très concurrentiels. »

Denys Kaba, co-directeur, Metalcolor SA

Une stratégie confortée par l’adversité

Puis début 2015, la Confédération annonce l’abandon du taux plancher du franc face à l’euro. Les entreprises exportatrices font la grimace, mais le discours de Denys Kaba ne change pas : « Nous entretiendrons nos marges en nous libérant le plus possible des coûts de l’énergie, qui sont volatils et imprévisibles. »

Sept ans plus tard, cette volatilité a pris la forme d’une nouvelle réalité mondiale plus que préoccupante. Au début de l’été 2022, Denys Kaba peut cependant constater que « Metalcolor n’est pas affectée par l’envol des prix de l’énergie ». En effet, l’usine s’est récemment dotée d’un volumineux incinérateur de solvants, qui ne nécessite qu’un peu de gaz pour sa mise en route. Ensuite, le fonctionnement est auto-entretenu au moyen de la chaleur récupérée de la destruction des solvants. Et les excédents de chaleur permettent de chauffer tout à la fois les fours des deux lignes de laquage, les vastes halles de production et de stockage ainsi que le bâtiment administratif voisin, autrefois chauffés au mazout. Grâce à cet investissement et à d’autres mesures d’optimisation, l’intensité en CO2 de Metalcolor a été améliorée de 40 % en comparaison avec 2013. Quant à l’électricité, 40 % des besoins de l’entreprise sont couverts par la production d’une centrale photovoltaïque en contracting installée sur les toitures. Ce sera même deux tiers dès lors qu’une solution de stockage sera en place.

En résumé, bien avant que le thème ne soit devenu d’une brûlante actualité, comme en témoignent les manifestations pour le climat et des événements météorologiques extrêmes, une entreprise a poursuivi résolument sur la voie de la décarbonation, pour « se libérer des coûts de l’énergie et de leur volatilité ». Elle s’est ainsi donné les moyens d’amortir le choc d’une crise énergétique sans précédent sur fond de conflit. Et par là-même, elle s’est assurée de rester concurrentielle.

1Fokus 2021, p. 66, Lean & Kaizen

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Metalor Technologies SA à Marin-Epagnier (NE), spécialisée dans les métaux précieux, connaît aussi toute la valeur des ressources nécessaires à son activité : l’énergie, l’eau, l’air…

Implantée près de Neuchâtel, à Marin-Epagnier, Metalor Technologies SA perpétue 165 ans d’expérience dans la fonte et l’affinage des métaux précieux : or, argent, platine, palladium, ruthénium, rhodium et iridium. Part depuis 2016 du groupe Japonais Tanaka, le groupe Metalor est présent avec 13 sites de production dans divers pays en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Asie. Globalement, il emploie, pour la production, la recherche et le développement, 1500 collaborateurs dans le monde, 300 à Marin-Epagnier et 10 sur le site de Lyss, dévolu à la production de catalyseurs destinés à l’industrie de la chimie fine.

5 à 10 % des investissements du groupe vont en continu au développement durable, par l’utilisation optimale des ressources matérielles, l’eau et le gaz en particulier, et par une efficacité énergétique sans cesse améliorée – ses énergies sont l’électricité à 87 % et le gaz à 13 %, le mazout étant très marginal. Cette dynamique a permis que l’empreinte carbone annuelle des deux sites suisses de Metalor, qui s’élevait à 1315 t en 2018 soit réduite de 263 t en 2021.

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Thomas Wenger, directeur des sites de Marin-Epagnier et Lyss, le souligne d’emblée : « Nous avons une grande responsabilité sociétale ». Qu’il entend afficher visiblement, la communiquer, assisté par le responsable technique des usines de Marin et Lyss Damien Lhuire. « Suite à l’audit initial en 2018 par notre conseiller AEnEC Nicolas Macabrey, nous avons conclu cette même année notre première convention d’objectifs, explique Thomas Wenger. 28 mesures au total ont été inscrites dans notre plan d’investissement à long terme. Elles concernent bien sûr nos fours ainsi que notre utilisation de l’eau et la ventilation, et aussi l’isolation et l’optimisation de notre circuit d’air comprimé, par la réduction de la pression et la détection des fuites ». De ces 28 mesures d’amélioration 15 jugées prioritaires en termes d’impact sur le bilan carbone avaient déjà été mises en œuvre mi-2022.

AU FIL DE… L’EAU

Toute fonderie est évidemment vouée aux hautes températures et suscite immédiatement l’image de métaux ardents, brillants de divers feux, du rouge au blanc. Il peut donc sembler étrange d’aborder Metalor Technologie SA en s’intéressant à… l’eau. L’eau est évidemment une ressource qui appelle les meilleurs soins. En user sagement, c’est en même temps améliorer l’utilisation de l’énergie, qui met en mouvement l’eau, la chauffe ou la refroidit pour diverses tâches.

S’agissant des actions quantitatives sur la consommation d’eau, Damien Lhuire ne manque pas d’exemple : « Nous traquons systématiquement les moindres fuites et les surconsommations, et réemployons les eaux grises ressortant de l’atomisation des métaux – c’est-à-dire leur réduction en poudre homogène. Nous avons ralenti le débit dans les postes de ventilation où l’air est lavé à l’eau, remplacé des pompes à vide utilisant de l’eau – à raison d’un demi-mètre cube à l’heure – par des modèles fonctionnant à sec. Nous avons mis en boucle de circuits d’eau de refroidissement précédemment courante, avec une utilisation optimisée de réfrigérants, etc. » Le responsable technique peut s’en féliciter, « la consommation d’eau a ainsi diminué de 31 % depuis 2018 sur le site de Marin, passant de 130 000 à 90 000 m3 annuellement. L’économie de 200 000 CHF par an qui en procède se traduit par un retour rapide sur investissement pour les deux solutions choisies pour améliorer le refroidissement de l’eau à l’aide des réfrigérants, dont le coût s’est élevé respectivement à 224 000 et 326 000 CHF.

LA CHALEUR RECYCLÉE

Au fil de l’eau toujours… Dans une fonderie, pour amener les métaux à leur composition, leur qualité et leur forme finales, il faut non seulement chauffer, intensément, et donc investir beaucoup d’énergie, mais il faut aussi refroidir ensuite. Et donc dissiper l’énergie investie, la perdre ? Non si l’on prend soin de récupérer la chaleur et de lui confier d’autres tâches : en particulier chauffer, dans des échangeurs thermiques, de l’eau circulante, laquelle, ainsi amenée à température, peut être utilisée pour la production ou pour le chauffage de locaux, ce qui permet d’utiliser moins de gaz ou d’électricité pour ces diverses finalités.

Ce principe de recyclage thermique, déployé sur plusieurs postes de l’usine, et appliqué également à l’air, a entraîné une baisse de 23 % de la consommation de gaz entre 2018 et 2021, et donc une réduction des émissions de CO2 dans la même proportion pour les postes concernés – pour l’ensemble du site globalement, la réduction affichait 14 % pour le gaz et 20,9 % pour le CO2 dans la même période. « Au-delà de l’amélioration en terme de bilan carbone, le contexte énergétique actuel donne un relief supplémentaire à nos investissements pour le chauffage d’eau déminéralisée grâce à la chaleur récupérée sur des fours, soit 227 000 CHF, et pour une opération comparable sur la fonderie et les fours de brûlage, soit 232 000 CHF », commente Thomas Wenger.

LA DYNAMIQUE SE POURSUIT

Les actions et les investissements continuent, bien sûr : récupération de chaleur étendue aux tours de lavage, application à toute l’usine d’un ajustement des débits d’eau de refroidissement en fonction du besoin, poursuite du déploiement des éclairages LED, remplacement de génératrices de fours dans la fonderie par des modèles avec un meilleur rendement… S’y ajoute un projet stratégique de production d’énergie photovoltaïque dès 2023, avec 5000 m2 de panneaux répartis sur les trois parkings du site de Marin-Epagnier. La production sur le site neuchâtelois, soit 1200 MWh par année, représente 11 % de sa consommation et encore quelques dizaines de tonnes de CO2 seront encore soustraites ainsi annuellement aux émissions du site.

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