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UNE VOLONTÉ CONCRÉTISÉE D’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE

Sise à Forel (VD), l’entreprise de thermolaquage Metalcolor SA s’est engagée de longue date sur la voie de l’efficacité énergétique et de la durabilité. Cette entreprise exportatrice à 95 % vers l’Union européenne a ainsi en même temps entretenu sa compétitivité sur des marchés très concurrentiels tout en s’acquérant une très large indépendance énergétique.

Fondée en 1981, Metalcolor SA se consacre aux bandes d’aluminium thermolaquées par coil coating, « la voie la plus efficace et écologique pour appliquer des peintures de haute qualité sur des surfaces métalliques », souligne l’ingénieur chimiste Denys Kaba,  co-directeur général de Metalcolor. En quatre décennies, la production de Metalcolor a passé de 1000 à 19 000 tonnes d’aluminium thermolaqué, ou encore de 4500 menduits quotidiennement à plus de 60 000. « Grâce à notre concept de sur-mesure dans un délai court, Metalcolor est devenu le premier fournisseur de bandes pour stores à lamelles en Europe », se félicite Richard Haffter, l’autre co-directeur, en charge des aspects commerciaux de l’entreprise.

CROISSANCE AUSSI DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Parallèlement à sa croissance industrielle, entre 2013 et 2021, Metalcolor a accru son efficacité énergétique de 60,1 % tout en réduisant son intensité en COde 37,2 %. L’entreprise a atteint cette performance grâce en particulier à une récupération de chaleur sans cesse améliorée sur ses deux lignes de laquage. «Metalcolor se passe quasiment de carburant fossile désormais pour la chaleur requise par nos procédés ainsi que pour le chauffage de nos halles et de notre bâtiment administratif», se félicite Denys Kaba. Tout juste un peu de gaz est-il nécessaire s’il faut redémarrer ce qui est le cœur du dispositif énergétique de l’entreprise : un volumineux incinérateur de solvants de type régénératif combiné à des échangeurs de chaleur de grande capacité.

Les redémarrages ne font cependant pas partie des modes opératoires habituels, comme le souligne Denys Kaba : « la concertation systématique avec nos opérateurs – une véritable culture d’entreprise chez nous, par le biais des philosophies lean et kaizen -, a permis de mettre au point une procédure rapide lors d’un changements de couleur sur une ligne de laquage. Cette procédure nous évite un arrêt et un redémarrage de la ligne, pour un gain de temps et d’énergie ». Et avec ce même souci d’optimiser le temps de production, et donc la consommation d’énergie, un nouvel investissement a été consenti pour une vernisseuse recto/verso associée à un four et un refroidisseur, équipement qui permet que les nouveaux produits bicouches soient finalisés en un seul passage de la bande d’aluminium.

ELECTRICITÉ MAISON

Autre économie d’énergie, apportée par un rééquipement judicieux : la section intégrée et entièrement automatique d’extraction, de manipulation, de pesage et de conditionnement des bobines terminée, enduites, utilise de nouveaux moteurs à haut rendement avec une régulation électronique. « Les besoins en énergie ont été fortement réduits pour cette étape de notre production, bien que cette dernière se soit intensifiée », explique Silvano Moreira, collaborateur en charge du projet d’investissement.

De même, la consommation électrique dévolue à l’éclairage a ainsi été diminuée de moitié.  90 % des anciens luminaires de l’usine ont été remplacés par de nouveaux luminaires LED à haute performance. Inaugurée en 2019, la nouvelle halle de production de Metalcolor a été, très naturellement, équipée d’emblée d’un éclairage LED. Le vaste entrepôt, le bâtiment administratif ainsi que les extérieurs ont ensuite vu leur éclairage modernisé. L’éclairage LED est complété d’automatismes tels que détecteurs de mouvement, programmateurs selon les heures d’activité et détecteurs crépusculaires.

L’approvisionnement électrique de l’entreprise a fait l’objet d’une réalisation d’importance : le déploiement récemment de panneaux photovoltaïques en contracting sur les toitures de l’usine. « Quelques 5940 m2 de panneaux y constituent une centrale d’une puissance de 1116 kWc. Dans un premier temps, cette centrale couvrira un tiers de nos besoins électriques, et les deux tiers dès lors qu’un dispositif de stockage aura été installé », précise Denys Kaba.

D’AUTRE GISEMENTS D’ÉCONOMIES

Mais aussi, Metalcolor illustre cette évidence que l’énergie la meilleure marché, celle qui de fait ne coûte rien, est celle qu’on ne consomme pas. Les philosophies organisationnelles lean et kaizen, appliquées de concert avec l’ensemble du personnel, n’ont pas seulement mené à éviter des arrêts de ligne gourmands en énergie. La traque est menée tous azimuts, collectivement, au moindre gaspillage d’effort, de déplacement, de temps, de ressource matérielle ou énergétique… en une quête permanente du juste geste !

D’autres mesures pourraient sembler à première vue sans conséquences énergétiques, et pourtant ! Ainsi, en assurant la polyvalence de ses opérateurs, Metalcolor s’assure aussi de la continuité de ses activités en toutes circonstances – encore une fois, éviter arrêts et redémarrages coûteux en énergie. On réduit aussi ceux-ci au maximum par une maintenance optimisée des équipements. Celle-ci s’appuie chez Metalcolor sur une plateforme faite maison qui répertorie toutes les actions de maintenance, passées et à venir. Introduite en 2015, cette plateforme cumule déjà  25 000 entrées ! « Elle nous permet un suivi rigoureux, sans oubli possible, par les techniciens en charge de la maintenance », explique son concepteur, Mikhaïl Pinot, manager maintenance. Les actions sont en majorité préventives – plus de 400 sont répertoriées par la plateforme – et mises en œuvre selon un agenda aligné sur la durée pendant laquelle un équipement aura fonctionné. « La rigueur de nos procédures préventives permet que le taux des interventions correctives suite à un incident soit tenu en deçà des 15 % que nous pouvons tolérer ».

Tous ces efforts ont valu à Metalcolor les certifications ISO 14001 (protection de l’environnement) et ISO 50001 (gestion de l’énergie), ainsi que le label AEnEC « CO2 & kWh réduits » pour un engagement volontaire – et très volontariste ! – qui s’ajoutent aux certifications ISO 9001 (qualité et service) et ISO 45001 (qualité et sécurité du travail). Ces certifications consacrent un engagement très fructueux de longue date – Metalcolor a traversé sereinement des réglementations renforcées, la crise du franc fort puis du COVID et aujourd’hui celle de l’énergie. Mais aussi, elles représentent des atouts indéniables sur des marchés concurrentiels où la clientèle se montre de plus en plus sensible à la question de la durabilité.

Informations

Fondée en 1929 à Berne, la chocolaterie Camille Bloch SA s’est déplacée en 1935 à Courtelary, dans le Jura bernois, dans une ancienne fabrique de papier proche d’une petite rivière, la Suze. Elle y emploie aujourd’hui près de 200 personnes. Cinquième en taille des fabricants suisses de chocolat, Camille Bloch produit environ 3500 t de chocolat par an : le fameux Ragusa, né en 1942, la gamme Torino initiée en 1948 et des chocolats fourrés à la liqueur. 20 % de cette production sont exportés. En Suisse, la part de marché a doublé en moins de dix ans, passant les 5 %.

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Successions familiales, agrandissements et transformations ont rythmé le progrès régulier de l’entreprise. Inaugurée en octobre 2017, l’extension incluant un superbe espace d’accueil pour les visiteurs illustre une volonté aboutie d’efficacité énergétique. Entre l’isolation de bâtiments hérités d’un temps où économiser l’énergie n’était pas une priorité, et les hautes exigences appliquées aux bâtiments neufs, l’ensemble du site est quasi aux normes Minergie.

Au long des chaînes de production, c’est avec une même efficacité et des équipements optimisés qu’on souffle le chaud et le froid requis pour la fabrication de spécialités chocolatières. « Nos efforts portent autant sur la réduction de notre consommation que sur l’utilisation de sources d’énergie renouvelables », résume Jean Kernen, directeur opérationnel. Camille Bloch SA est de fait en passe de réussir un « grand chelem » côté renouvelable. L’essentiel de la chaleur provient depuis 2016 d’un chauffage à distance au bois local, en plus de la récupération de chaleur sur certains équipements. Le recours au bois a réduit de trois-quarts la consommation de mazout et va permettre dès 2023, par un couplage chaleur-force, d’ajouter de l’électricité locale à celle des panneaux photovoltaïques déployés sur le toit. Quant au froid, il est assuré à la fois par un contingent d’eau prélevé dans la rivière voisine, par l’air jurassien via une installation de free cooling ainsi que par le jeu de pompes à chaleur intégrées à certaines machines. Au bilan, la chocolaterie utilisera bientôt 94 % d’énergie renouvelable dont 64 % de provenance locale.

A Châtel-Saint-Denis (FR), swisspor Romandie possède deux usines. « Châtel I » est dédiée au polystyrène expansé et « Châtel II » aux plaques d’isolation en polyuréthane.

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A Châtel-Saint-Denis (FR), swisspor Romandie possède deux usines. « Châtel I » est dédiée au polystyrène expansé et « Châtel II » aux plaques d’isolation en polyuréthane.

Chez swisspor encore plus qu’ailleurs, l’efficacité énergétique commence par une isolation aboutie des bâtiments. Ensuite, la récupération de chaleur dans les deux usines permet de chauffer les halles et les bureaux, ainsi que des villas voisines de Châtel I. A Châtel II, la dalle de béton entre la halle de production au rez et l’entrepôt au-dessus agit ingénieusement comme un accumulateur de chaleur.

Au niveau production, entre autres, à Châtel I, dès 2010, un changement de technologie dans le traitement du gaz pentane a conduit à une réduction annuelle de 400 000 m3 de la consommation de gaz naturel, le solde étant certifié neutre en CO2.

A Châtel II, il est produit annuellement 2 600 000 m2 de plaques de polyuréthane par moulage d’un mélange mousseux qui durcit très vite. Avant découpe finale et emballage, les plaques parcourent de 1,7 km dans une tour de refroidissement où elles libèrent la chaleur issue de la réaction initiale, très exothermique. Cette chaleur, captée, est utilisée pour le chauffage des locaux et de l’eau.

Aux performances énergétiques des usines de swisspor, on peut ajouter toutes les économies d’énergie durables que permettent, ailleurs, les matériaux d’isolation qui y sont produits…

Informations

Depuis 2012, Forbo-Giubiasco SA a divisé ses émissions de CO2 par deux. En prenant des mesures pour améliorer son efficacité, en adaptant ses processus et en se raccordant au réseau de chauffage à distance.

Bruno Guidotti (à gauche), directeur de Forbo Giubiasco SA, et Walter Bisang (à droite), conseiller AEnEC, élaborent ensemble des mesures d’amélioration particulièrement réussies.

Un peu comme une pâte : d’abord chauffée à 180 °C, la masse employée pour le revêtement se refroidit après avoir été laminée.

Des cordons de soudure de même couleur que la couverture, et conformes à celle-ci, sont employés pour colmater les interstices entre les plaques de revêtement de sol. Un entretien simple pour une hygiène parfaite.

Fabriquées à Giubiasco, les plaques conductrices et isolantes sont utilisées dans l’industrie électrique et électronique partout dans le monde.

Quelles sont les propriétés que doit présenter un revêtement de sol utilisé dans des laboratoires, des salles de radiologie ou dans l’industrie électrique et électronique ? Il doit être conducteur et isolant, tout en évitant les décharges statiques, car il doit protéger les personnes au contact d’éléments sous tension qui seraient sinon dangereux. Si la sécurité des personnes est un argument de vente essentiel, la préservation de la qualité des produits, des appareils électriques sensibles, revêt elle aussi une importance cruciale. Or, une décharge statique est susceptible d’altérer fondamentalement cette qualité. L’expertise de Forbo-Giubiasco tient précisément dans la production de ces sols spéciaux. Ici, au siège de Giubiasco, au Tessin, des plaques de revêtement de sol sont fabriquées à destination du monde entier, avec les cordons de soudure, les angles, les rampes et les plinthes adaptés. 

QUALITÉ SUISSE

Colorex est un revêtement vinyle non poreux de haute technologie. Respectant des critères d’hygiène très rigoureux, il s’utilise notamment dans les salles propres. En raison des tensions électriques dues aux appareils, il doit aussi isoler tout exerçant un effet antistatique. Si les revêtements des sols ne se déchargent pas statiquement, le frottement des vêtements ou des chaussures produit parfois des décharges électriques, plus particulièrement l’hiver ou par temps sec. Or, tout risque doit être exclu dans ce domaine, où que ce soit dans le monde. Car l’entreprise tessinoise livre sa clientèle aux États-Unis, en Asie et en Europe. Pour Bruno Guidotti, docteur en chimie et directeur de Forbo-Giubiasco SA, il s’agit avant tout d’une relation de confiance. Mais comment fabrique-t-on un tel produit, et quelles sont les étapes de production les plus intensives en énergie ?

Ce sont des allers et retours incessants entre le chaud et le froid.

Bruno Guidotti, directeur

COMME UNE PÂTE À TRESSE

« Imaginez que vous confectionniez une tresse », commence Bruno Guidotti. Tout d’abord, l’entreprise reçoit les matières brutes sous forme de poudre. Ces matières sont dosées et mélangées dans une tour de malaxage de quatre étages. Entièrement automatisé, le processus est piloté depuis une salle de contrôle, d’où il est surveillé en permanence. À la fin du malaxage, après avoir été chauffée à 180 °C, la pâte s’est transformée en une masse homogène et maniable brûlante. « Comme une pâte à tresse », s’amuse Bruno Guidotti. Cette masse chaude est alors pressée dans des calandres pour former un ruban sans fin qui refroidit à l’air. Ensuite, elle est découpée en petites puces carrées, puis enduite d’un liquide noir à base de suie. Le liquide noir est composé de matériau conductible qui garantit que les sols soient antistatiques. Les puces sont à nouveau chauffées dans un grand four sous haute pression – 45 kg/cm2 –, pressées pour former des galettes puis coupées dans la longueur. La surface est ensuite traitée par ponçage, brossage et laminage, puis les plaques passent dans un four de détente dans lequel elles sont d’abord chauffées puis refroidies. À la fin du processus, les plaques sont estampées sur mesure avant de subir un contrôle minutieux. Pour terminer, elles sont mises sur palettes et préparées pour l’expédition.

DE PETITES MESURES QUI FONT DE GRANDS EFFETS

« Ce sont des allers et retours incessants entre le chaud et le froid », dit Bruno Guidotti du processus de production. Ce processus est donc intensif en énergie, et la production dans son ensemble nécessite beaucoup d’énergie thermique. Fidèle à sa devise « Creating Better Environments », adoptée au niveau mondial, la grande consommatrice qu’est Forbo participe au modèle Énergie de l’AEnEC depuis près de dix ans. Une décennie que Bruno Guidotti et Walter Bisang, conseiller AEnEC, ont mise à profit, notamment en mettant en œuvre des mesures d’amélioration de l’efficacité. L’installation de malaxage et de fonte est chauffée à l’huile thermique, et il en va de même pour la grande presse. Faute d’isolation suffisante, une grande partie de cette chaleur était auparavant perdue. Les machines sont désormais entièrement dotées de gaines qui isolent parfaitement les conduites thermiques. La chaleur reste ainsi mieux dans le processus, ce qui permet à Forbo d’économiser chaque année 70 000 litres de mazout. Ces mesures d’amélioration de l’efficacité, dont le retour sur investissement était de trois ans, sont déjà plus que rentabilisées. « Les mesures d’amélioration que nous mettons en œuvre pour l’environnement doivent aussi être rentables », analyse Bruno Guidotti.

Nous pouvons aborder avec optimisme un futur sans gaz à effet de serre.

Bruno Guidotti, directeur

LORSQU’IL VAUT LA PEINE D’ALLER Y REGARDER DE PLUS PRÈS

Pour aller au-delà des mesures classiques d’amélioration de l’efficacité, un examen des processus est utile. Cet examen peut prendre la forme d’une analyse du pincement : « L’analyse du pincement consiste à ausculter soigneusement tous les processus », explique Walter Bisang. C’est précisément la démarche adoptée par Forbo-Giubiasco SA en 2012 et 2014. Prenons l’exemple du four de détente employé à la fin de la production. Sa consommation d’énergie est déterminée surtout par sa température intérieure. « Nous nous sommes demandés si la température de chauffage employée s’imposait », se rappelle l’ingénieur. Les volumes nécessaires d’extraction et d’entrées d’air dans les différents secteurs et les températures de travail ont également passé au crible de la réflexion. Après des adaptations des volumes d’air, la température a été réduite par étapes progressives, tandis que la qualité des produits était surveillée avec une précision extrême. Bilan : là où des températures de 110 °C étaient auparavant nécessaires pour chauffer les plaques, 60 °C sont aujourd’hui suffisants, pour une qualité des produits constante. Si Forbo économise une forte quantité de mazout, cette démarche l’amène plus loin encore : « Maintenant qu’une température de 60 °C seulement nous suffit, nous sommes en train d’envisager de renoncer totalement à l’huile thermique, voire d’assurer les températures relativement basses du four actuel au moyen d’eau chaude », relate Bruno Guidotti. Pour ce faire, le circuit d’eau chaude qui circule dans la fabrique au côté du circuit d’huile thermique à 200 °C, et qui est alimenté par le réseau de chauffage à distance Teris, est envisagé. 

DE L’ÉNERGIE DE LA RÉGION

L’unique usine d’incinération des déchets ménagers du canton du Tessin est située à un kilomètre de l’usine de Giubiasco. « Nous avons été l’une des premières entreprises du canton à contribuer activement au développement local de l’énergie thermique à distance et aujourd’hui, nous chauffons tout notre bâtiment au moyen de la chaleur à distance et des rejets thermiques de la production », témoigne Bruno Guidotti. « Nous économisons ainsi chaque année 120 000 litres de mazout. » Des projets semblables à celui du four de détente sont envisagés pour accroître la part de chaleur à distance et mener Forbo à un futur décarboné. Ce que cette entreprise a accompli à ce jour impressionne : en mettant en œuvre des mesures d’amélioration de l’efficacité, en lançant des processus d’optimisation et en se raccordant au réseau de chauffage à distance, elle a réduit de moitié ses émissions de CO2 depuis 2012. De 1425 tonnes par an, ses émissions ont passé à 684 tonnes CO2 en 2020 : ce résultat est remarquable.Pour autant, « Il n’est pas possible de se passer entièrement de mazout », relate Walter Bisang, conseiller AEnEC.

BONNES PERSPECTIVES

« Nous parlons ici d’une industrie qui a besoin de températures élevées pour sa production », explique l’ingénieur. Il n’est pas possible que cette énergie thermique provienne du système de chauffage à distance, car celui-ci génère des températures de 90 °C au maximum. Suffisantes pour chauffer des bâtiments et pour d’autres applications à basse température, ces températures ne sont pas utilisables pour certains processus, pour lesquels Forbo recourt donc à un système avec de l’huile thermique. Parmi les nombreux avantages qu’elles offrent, les installations à huile thermique permettent notamment des réglages d’une grande précision. Mais à l’heure où l’ambitieux objectif de décarbonation de la Suisse nourrit les débats, il n’en reste pas moins que cette source d’énergie n’est pas durable. « Bien sûr que cela nous fait réfléchir et que nous sondons les possibilités en permanence », commente Bruno Guidotti. L’emploi de pellets pour couvrir le besoin de températures élevées est notamment en discussion, mais rien n’est décidé pour l’heure. Pas de quoi faire perdre le sommeil au chimiste : « Ce qui compte, c’est l’état d’esprit : aujourd’hui, même si nous n’avons pas encore trouvé la solution idéale, nous savons que nous allons relever le défi et nous pouvons aborder avec optimisme un futur sans gaz à effet de serre. » 

LE FOUR DE DÉTENTE

Long de 25 mètres, le four de détente est découpé en segments. La première moitié est destinée au chauffage, la seconde au refroidissement. Durant son passage dans le four, qui dure quelques minutes, le produit (les plaques de sol) est stabilisé (détendu) par ces changements de températures.

Informations

Geberit Fabrication SA à Givisiez (FR) produit des tubes composites pour transporter l’eau potable. Grâce à une amélioration de procédé et à un changement de matière première, l’usine a réduit sa consommation de gaz de 90 % et a considérablement amélioré son bilan carbone.

Un polyéthylène, une bande d’aluminium et de l’adhésif : les ingrédients d’un tube composite destiné au transport de l’eau potable.

« Le polyéthylène en pâte très fluide (au centre) jaillit d’une tête d’extrusion. Fluidité éphémère : il durcit immédiatement, conformé en tube », explique Olivier Jeanbourquin, responsable Qualité et environnement.

Olivier Jeanbourquin, responsable Qualité et environnement

Geberit Fabrication SA à Givisiez, l’un des trois sites de production en Suisse du leader européen du sanitaire, est dédiée à la fabrication de tubes composites pour l’eau potable. Cette usine a succédé en 1991 à une première usine, construite en 1981 à Marly sous l’enseigne Fluid Air Energy (FAE) et détruite par un incendie en 1988. Le groupe Geberit est entré dans le capital actions de FAE en 1987, avant d’en faire l’acquisition en 2001. Le nouveau bâtiment a été agrandi de nouvelles halles en 2004 puis 2008. Le site déploie aujourd’hui sur 20 000 m2 cinq lignes de production de tubes flanquées d’aires de conditionnement. Ses ateliers et bureaux accueillent 56 collaboratrices et collaborateurs, pour une activité qui voit se relayer en continu trois équipes, succès oblige.

UNE GENÈSE SUR 80 MÈTRES, OU PLUS

Un tube destiné à transporter de l’eau potable doit satisfaire à de hautes exigences techniques et respecter toutes les normes propres à chaque pays de destination. Olivier Jeanbourquin, le responsable Qualité et environnement de l’usine, nous accompagne au long de la mise en forme d’un « tube en barre », rigide, type « petite conduite ». Nous sommes dans la technique sanitaire, l’échelle n’est pas celle des grandes canalisations. « Notre production est constituée pour moitié de tubes en barres dans des diamètres qui vont de 16 à 75 mm selon les modèles. Dans des diamètres plus petits, de 16 à 32 mm, un quart de notre production consiste dans des tubes en rouleaux nus et un autre quart dans des tubes en rouleaux isolés avec de la mousse de polyéthylène », précise le technicien.

Tout commence par de petits granulés de PE-RT, un polyéthylène. Chauffés, les granulés se muent en une pâte très fluide qui jaillit d’une tête d’extrusion pour habiller un support de métal cylindrique. Ce jaillissement de plastique presque vaporeux est un fantôme éphémère : quelques centimètres plus loin déjà, la pâte a durci après avoir pénétré dans une chambre sous vide – afin de garantir les dimensions du tube – dans laquelle elle a été refroidie avec de l’eau. Il lui reste maintenant à traverser les 80 à 110 mètres de la ligne de production. « Ligne » est ici un terme plus qu’approprié pour ce trajet rectiligne, parfois courbe selon la vitesse de production du tube, et qui se terminera avec un coup de scie. En route, le tube, en cours de fabrication est d’abord enrobé d’une couche mince d’adhésif, puis gainé d’aluminium à partir d’une bande qui le rejoint en continu par au-dessous. Celle-ci est repliée en cylindre et soudée – par arc électrique avec électrode au tungstène ou par laser selon les lignes de production. Une brève étape de chauffage fixe l’adhésif désormais enclos et déjà, l’aluminium est à son tour recouvert d’un autre adhésif avant qu’une ultime extrusion n’habille le tout d’une couche extérieure de PE-RT – retenez le nom, nous en reparlerons. Définitivement refroidi, le tuyau file vers la scie, qui le taillera à la longueur souhaitée – selon les produits, ce peut être 3, 5, 25, 50, 100, 120, 200 ou 250 mètres – après qu’il a été marqué, par jet d’encre ou laser, avec les diverses indications qui permettront sa traçabilité et avec la mention des différentes normes internationales et nationales auxquelles le tube se conforme.

Nul besoin toutefois d’aller trop loin pour retrouver un éventuel lot problématique, comme le souligne Olivier Jeanbourquin : « Le contrôle de conformité et de qualité est constant. Des mesures automatiques de diamètre sont opérées tout au long de la ligne et les résultats s’affichent en temps réel sur un écran. Si une valeur est hors tolérance, la partie de tube défectueuse est automatiquement identifiée et éliminée en fin de ligne. » De plus, des échantillons sont fournis automatiquement à intervalles réguliers par la ligne de production. Ils sont contrôlés visuellement, mesurés et subissent des tests normalisés, notamment sur la tenue des adhésifs. Ces tests s’effectuent dans un local climatisé installé au coeur des lignes. Les résultats sont saisis informatiquement et apparaissent en rouge sur les écrans de contrôle en cas de valeur hors tolérance. Après quoi les échantillons sont transmis au laboratoire pour des tests de résistance à la pression.

QUESTIONS DE KILOMÈTRES

Une fois validés, tubes en barres ou rouleaux – ceux-ci longs de 50 à 250 m – sont emballés, prêts pour l’expédition. Plus de 20 millions de mètres de tuyaux sortent annuellement des lignes de Givisiez. Cette production est intégralement envoyée au centre logistique de Pfüllendorf, dans le Bade-Wurtemberg – où a été établie en 1955 la première filiale de Geberit hors de Suisse. Cette centrale stratégiquement située voit converger tous les produits du groupe. « Comme les distributeurs ou les chantiers nécessitent généralement un assortiment de produits issus de plusieurs sites de production spécialisés, la centralisation permet d’optimiser et de limiter les transports, pour un gain à la fois économique et écologique », explique Olivier Jeanbourquin.

Les objectifs environnementaux et climatiques appliqués au sein de l’usine de Givisiez s’inscrivent de même parmi les décisions prises au sein de la maison-mère de Rapperswil-Jona. Une part des mesures mises en oeuvre relèvent des désormais « classiques » du temps. « Notre éclairage a passé au LED, notre courant est certifié vert et 3048 m² de panneaux solaires en contracting sur notre toit assurent depuis 2013 11 % des besoins de l’usine. Sur le toit également, nos équipements de free cooling génèrent le froid pour le refroidissement des tubes en cours de production. Et nous appliquons depuis 2014 un programme de remplacement des moteurs DC par des moteur AC énergétiquement plus efficaces », détaille Olivier Jeanbourquin. D’autres mesures sont plus spécifiques au site, telles que la substitution de la soudure par laser à la soudure avec électrode : « Le laser livre un travail plus rapide avec moins de rebut, d’où gain de temps et d’énergie ». De même, le marquage par laser des informations sur les tubes se substitue à l’impression par jet d’encre, qui nécessite un traitement plasma et un nettoyage régulier des têtes d’imprimante. Là aussi, le rebut et les pertes de temps diminuent, tandis que les solvants sont complètement abandonnés.

« Le PE-RT, quand il a été reconnu par les normes, nous a ouvert de nouvelles perspectives énergétiques. »

Olivier Jeanbourquin, responsable Qualité et environnement

ÉNORME PROGRÈS, PROGRÈS DES NORMES ?

Une amélioration de procédé suivie d’un changement de matériau a conduit à des progrès énergétiques majeurs pour l’usine. Longtemps, la matière première a été le PE-Xb, qui est un polyéthylène dit « réticulé ». Le PE-Xb nécessitait que les tubes passent par une étape particulière pour activer la réticulation du matériau. « Il leur fallait un séjour de 8 heures dans l’eau en autoclave à 110°C sous une pression de 2 bars, un traitement coûteux en énergie », explique Olivier Jeanbourquin. Une solution avait été trouvée pour dégazer et réutiliser l’eau encore chaude, ce qui avait réduit la consommation de gaz de 60 % environ, et celle d’eau de 90 % ».

L’avènement du PE-RT – nous y revenons – a encore amélioré les choses. De la même famille chimique que le PE-Xb, le PE-RT présente lui aussi une bonne résistance à l’eau chaude, mais il ne nécessite pas, pour sa réticulation, d’étape supplémentaire en autoclave au sortir de la ligne de production. « Quand le PE-RT a été reconnu par les normes ISO relatives aux tubes pour l’eau potable, il nous a ouvert de nouvelles perspectives énergétiques. En demandant toutefois un peu de patience, souligne Olivier Jeanbourquin. Il a fallu obtenir l’homologation de nos tubes composites en PE-RT par les organismes d’accréditation, en passant par des tests effectués par des laboratoires agréés, ce qui a exigé environ deux ans. Ensuite seulement, il a été possible d’adapter nos outils . » La production avec le PE-RT a démarré en 2016 avec pour conséquence énergétique une nouvelle baisse de 60 % de la consommation de gaz. En tonnes d’équivalents CO2, les émissions de l’usine s’établissent aujourd’hui à un sixième de ce qu’elles étaient en 2013. Rapportée au mètre produit, la consommation de gaz a été réduite de près de 90 % depuis 2003.

À côté des mesures que l’on peut appliquer directement pour les procédés et les produits afin de réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone d’une production, les normes représentent un levier d’action intéressant – ou à défaut un frein potentiel – dans le contexte de la décarbonation. S’agissant de nouveaux matériaux, on peut songer, dans un autre secteur qu’à Givisiez, à certains excès d’exigence visà-vis des ciments : des normes prescrivent qu’ils doivent être purs dans des applications pour lesquelles des ciments mêlés de divers matériaux recyclés suffiraient – ces ciments mêlés affichent un bilan carbone significativement amélioré. Pour en revenir aux tubes pour l’eau potable, « Geberit étant présent sur les marchés de très nombreux pays, avec chacun ses normes propres, y compris au sein de l’Union européenne, toute évolution dans leur composition entraîne un processus long, coûteux et compliqué d’homologation, comme l’illustre notre passage au PE-RT », souligne en conclusion Olivier Jeanbourquin. Si tout pouvait être aussi fluide que ce défilé soutenu, régulier des tubes composites auquel nous avons assisté, le temps d’une visite à Givisiez.


Geberit Fabrication SA
Givisiez (FR)

Le groupe Geberit, qui opère à l’échelle mondiale, est un leader européen dans le domaine des produits sanitaires. Il affiche une forte présence locale dans la plupart des pays d’Europe, avec une offre unique en matière de technologie sanitaire et de céramique de salle de bains.

Son réseau de production comprend 29 sites soit 23 en Europe, 3 aux USA et 3 en Asie. Le siège social du groupe se trouve à Rapperswil-Jona, en Suisse. Avec environ 12 000 employés dans une cinquantaine de pays, Geberit a réalisé un chiffre d’affaires net de 3 milliards de francs suisses en 2020. Les actions Geberit sont cotées au SIX Swiss Exchange et font partie du SMI (Swiss Market Index) depuis 2012.

INFORMATIONS

Le groupe ELSA-Mifroma est une division de Migros Industrie dédiée aux produits laitiers. Une activité spectaculaire de Mifroma SA, installée à Ursy (FR), est l’affinage de meules de Gruyère dans d’immenses caves creusées dans la roche : 100 000 meules y séjournent simultanément. Mifroma conditionne par ailleurs plus de 1000 références de fromages pour Migros, l’export et des clients tiers. Pour sa part, ELSA, Estavayer Lait SA, traite chaque jour 700 tonnes de lait qui sont transformées en lait de consommation, fromage frais, yoghourts et desserts.

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Des mesures d’ampleur

Le groupe ELSA-Mifroma participe efficacement aux objectifs énergétiques et climatiques de Migros Industrie. Ainsi, l’énergie de Mifroma est à 100 % renouvelable depuis 2020. En particulier, un assainissement des équipements frigorifiques et de la ventilation a permis la mise en œuvre d’une récupération et d’une valorisation poussées de la chaleur, utilisée pour préchauffer l’eau de lavage, apprêter l’air hygiénique ventilé et chauffer les locaux. Les besoins thermiques, par ailleurs optimisés et réduits d’environ 20 %, sont ainsi couverts – une chaudière à biogaz peut faire ponctuellement l’appoint.

ELSA, dont la production alterne des phases de chauffage et de refroidissement, a opté pour le bois régional pour assurer 2/3 de sa chaleur. Celle-ci est fournie depuis 2017 par une impressionnante chaudière où sont consumés quotidiennement 200 m3 de plaquettes de bois régional. Son entrée en service a permis une réduction des émissions de CO2 de 11 500 tonnes éq. CO2 annuellement. Autre voie d’action d’ELSA, les économies d’énergie par renouvellement ou optimisation des équipements et des procédés : depuis 2016, les besoins énergétiques ont diminué de 12 %, soit 16 GWh, ou l’équivalent de la consommation de 2300 maisons individuelles.

Sans rien ôter évidemment à la saine énergie des produits !

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