Kontaktformular Sticky (FR)
Anrede

* Champ obligatoire

Rendez-vous pour un premier entretien sans engagement
Newsletter (FR)
Salutation

close

CHAUFFER GRÂCE À LA CHALEUR DES NAPPES SOUTERRAINES

Les halles de production de Schenker Stores SA sont implantées non loin de l’Aar. Dans cette zone, les nappes d’eaux souterraines affleurent presque, aussi l’entreprise les utilise-elle pour chauffer ses bâtiments au moyen de pompes à chaleur, qui emploient la chaleur des eaux souterraines. Peut-on imaginer projet plus durable ?

Le thermopoudrage permet de donner aux stores en aluminium une infinité de coloris.

La société Schenker Stores SA est sise dans le bourg soleurois de Schönenwerd, non loin d’Olten et d’Aarau. Implantées à quelques mètres de l’Aar, ses halles de production ne permettent guère deviner ce que l’on y fabrique. Son nom en revanche ne laisse pas de place au doute, et la société qui le porte est connue dans tout le pays : un nouveau bâtiment sur trois est pourvu de produits de la maison Schenker Stores, tels que stores à lamelles, marquises et pergolas, volets coulissants ou à battants, sans oublier les systèmes de pilotage électronique de son chez-soi, de plus en plus demandés. La salle d’exposition permet de voir et de prendre en main la totalité des produits, qui se déclinent dans toutes les couleurs imaginables. Les moustiquaires rollos et les stores à lamelles se remontent automatiquement en quelques secondes. De tels systèmes sont conçus pour nous faciliter la vie, mais aussi pour nous permettre de faire un usage plus efficace de l’énergie : employés de manière systématique, soit pour empêcher la lumière du soleil de rentrer à la belle saison soit pour la laisser pénétrer durant l’hiver, des stores améliorent la température ambiante. Ils permettent ainsi d’économiser l’énergie car ils réduisent les besoins en refroidissement et en chauffage. « Nos produits sont donc écologiques », déclare Helmut Jehle, CEO de Schenker Stores SA, qui précise : « Pour nous, il est naturel de travailler de manière durable et responsable dans notre exploitation. »

CHAUFFER AVEC DES TEMPÉRATURES BASSES

Avec Daniel Meier, conseiller AEnEC, Patrick Fehlmann conseille Schenker Stores SA depuis 2003. Chef de projet en gestion de l’énergie, il est très au fait des efforts entrepris par Schenker Stores SA pour une production plus durable et énergétiquement plus efficace : « Ils réfléchissent à très long terme et ils ont amélioré en permanence leur bilan énergétique et leur bilan de CO2 ces dernières années. » Cette démarche est conforme aux objectifs climatiques que Schenker Stores SA s’est engagée à atteindre dans la convention qu’elle a conclue avec la Confédération avec l’aide de l’AEnEC. L’emploi de la pompe à chaleur a débuté lorsque les nouveaux bureaux ont été construits en 2012. Compte tenu de l’emplacement proche de l’Aar, une pompe à chaleur qui exploite la chaleur des eaux souterraines a été choisie. Responsable de la gestion de la qualité dans l’entreprise, Dirk Gebauer veille notamment à l’efficacité énergétique de la production. « Les eaux souterraines affleurent presque, les forages n’atteignent même pas dix mètres de profondeur », relate-t-il. Les eaux sont prélevées à une température de 12 °C et retournées dans la nappe à 8 °C. L’écart de quatre degrés est suffisant pour chauffer les bâtiments durant l’hiver. L’été, les eaux souterraines sont employées pour le refroidissement.

INVESTISSEMENTS À LONG TERME

L’utilisation des eaux souterraines passe par l’octroi d’une concession, qui règle notamment le volume d’eau dont l’exploitation sera autorisée. Patrick Fehlmann, conseiller en énergie, se rappelle que d’autres solutions avaient été envisagées dans la perspective d’un abandon des combustibles fossiles. Après l’installation de la première pompe à chaleur, la concession n’était pas entièrement exploitée et des essais avaient montré qu’il restait effectivement suffisamment d’eaux souterraines. Intégrée dans le même puits, une deuxième pompe à chaleur a donc été inaugurée en 2018. M. Gebauer explique : « Aujourd’hui, nous chauffons tous les bâtiments du site avec l’énergie obtenue par les eaux souterraines. » Depuis que la pompe à chaleur fonctionne, la consommation de gaz naturel a reculé de 54 %, alors que la production s’est accrue dans le même temps. L’entreprise économise ainsi chaque année 20 000 francs de frais d’énergie. L’investissement consenti n’est certes pas négligeable, mais M. Jehle, CEO, relativise : « Bien sûr, il faut que ces mesures d’amélioration soient rentables, mais nous sommes tout à fait disposés à accepter des durées d’amortissement relativement longues. » Cet investissement a aussi un impact sur les émissions de CO2 de l’entreprise, qui dépasse ainsi chaque année les objectifs de réduction d’émissions de sa convention.

DES ÉCHANGES SOURCES D’INSPIRATION

Schenker Stores SA s’emploie en permanence à améliorer sa durabilité. M. Gebauer  souligne l’importance capitale du conseil pour l’entreprise : « Sans l’AEnEC, notre travail serait plus difficile. Ce sont des experts, qui portent un regard neuf et complètement différent sur le tout. » M. Gebauer note aussi que cet appui fait naître de nombreuses idées et qu’il est très enrichissant. De son côté, l’AEnEC bénéficie également des mesures d’amélioration mises en oeuvre, car le projet novateur de Schönenwerd est susceptible d’inspirer d’autres entreprises : comme le relève Daniel Meier, des projets modèles pareils à celui-ci sont très utiles à l’AEnEC, car « nous pouvons ainsi transférer sur d’autres sites les expériences ainsi réalisées. » L’avenir ne manquera pas de nouveaux défis à relever, mais grâce à l’appui de l’AEnEC, Schenker Stores SA est parée.

INFORMATIONS

Recours au bois local via un chauffage à distance, consommation de mazout divisée par quatre, 10 % déjà de l’électricité d’origine solaire, le reste certifié hydraulique, froid prélevé dans l’environnement : « durable » prend plus d’un sens chez Camille Bloch SA, dont les spécialités chocolatières sont un succès jamais démenti depuis les années 1940.

Entre l’isolation des premiers bâtiments de Camille Bloch, à droite, et les exigences appliquées à ceux inaugurés en 2017, l’ensemble du site répond désormais quasiment aux normes Minergie.

Fondée en 1929 à Berne, la chocolaterie Camille Bloch SA s’est déplacée en 1935 à Courtelary, dans le Jura bernois, dans une ancienne fabrique de papier proche d’une petite rivière, la Suze. Elle y emploie aujourd’hui près de 200 personnes. Cinquième en taille des fabricants suisses de chocolat, Camille Bloch produit environ 3 500 t de chocolat par an : le fameux Ragusa, né en 1942, la gamme Torino initiée en 1948 et des chocolats fourrés à la liqueur. 20 % de cette production sont exportés. En Suisse, la part de marché a doublé en moins de dix ans, passant les 5 %. Successions familiales, agrandissements et transformations ont rythmé le progrès régulier de l’entreprise. De récents aménagements permettront à terme un doublement de la production. Inaugurée en octobre 2017, l’extension incluant un superbe espace d’accueil pour les visiteurs illustre pleinement une volonté aboutie d’efficacité énergétique. « Entrée à l’AEnEC en 2014, Camille Bloch SA est un participant ouvert à l’innovation et au changement, qui agit avec ambition et rapidité », apprécie le conseiller AEnEC Fabrice Marchal.

MAÎTRISE DU CHAUD, DU FROID …

Un chocolatier soigne l’emballage de ses produits, Camille Bloch a soigné aussi celui de ses installations. « Entre l’isolation de bâtiments hérités d’un temps où économiser l’énergie n’était pas une priorité, et les hautes exigences appliquées aux bâtiments neufs, l’ensemble du site est quasi aux normes Minergie », souligne Jean Kernen, le directeur industriel. À l’intérieur, au long des chaînes de production, c’est avec une même efficacité qu’on souffle le chaud et le froid requis pour la fabrication de spécialités chocolatières. Les fèves de cacao ou noisettes appelées à se muer en pâte sont torréfiées puis moulues pour engendrer une masse liquide. Celle-ci est additionnée d’ingrédients secs – sucre, poudre de lait – et pétrie. La pâte obtenue, granuleuse, est encore broyée, affinée. Intervient alors le mélange avec le beurre de cacao, préparant au « conchage », un brassage intensif à 60 °C pendant 12 à 24 heures, par tranches de 3 à 6 t. S’ensuit le tempérage, avec un premier refroidissement à 45 °C pour le stockage puis un second à 27 à 30 °C lorsque le chocolat est coulé dans les moules aux formes qui nous sont familières.

UNE CONVERGENCE EXEMPLAIRE

« L’essentiel de notre chaleur provient depuis 2016 d’un chauffage à distance au bois. Celui-ci est né en 2015 de la volonté d’un entrepreneur de Courtelary de répondre avec du bois de la région aux besoins de chaleur tant des particuliers que de la commune et des institutions et entreprises intéressées », relate Jean Kernen. Camille Bloch est désormais approvisionné en énergie renouvelable, et « La Praye Energie SA » s’est attaché un gros consommateur de chaleur en toute saison, ce qui participe à la viabilité de son projet. De plus, une conversation fortuite de l’entrepreneur avec le directeur d’une cimenterie voisine, elle aussi participante AEnEC, a mené à ce que les cendres, plutôt qu’être stockées inutilement – et coûteusement – en décharge, entrent désormais dans la composition de ciments, ce qui réduit la quantité de calcaire brûlée pour leur production, et donc les émissions de CO2 inhérentes. S’agissant de bilan carbone, celui de Camille Bloch a fort évolué. « Le recours au bois local a fait passer notre consommation de mazout de 230 000 à 57 000 l annuellement – la chaudière à mazout reste en place pour le secours et l’appoint », précise Jean-Philippe Simon, responsable Infrastructures. La chaudière à copeaux assure le chauffage des locaux et de quasi tous les systèmes impliqués dans la production de chocolat : conduites à double manteau dans lesquels celui-ci circule, cuves de travail et de stockage – seuls quelques corps de chauffe pour des fonctions spécifiques utilisent l’électricité. Autre source renouvelable, le photovoltaïque déployé sur le toit apporte 350 000 kWh annuellement. L’installation a été stimulée par un progrès de la loi, « sans la possibilité d’autoconsommation, nous ne l’aurions pas intégrée », remarque Jean Kernen. Le solaire assure désormais 10 % des besoins électriques. Le reste des 3 GWh que nécessite annuellement la fabrique sont renouvelables également, certifiés d’origine hydraulique.

RENOUVELABLE ET ÉCONOMIES

La part d’électricité pour le brassage du chocolat s’est réduite de manière spectaculaire quand un « héritage » du passé, 11 moteurs à vis sans fin de 2 kW qui nécessitaient de fonctionner en permanence ont été remplacés par un moteur de 0,55 kW avec réducteur à engrenages qui ne tourne que 5 à 10 minutes par heure. « Même résultat mais avec une économie d’électricité de 94 %. », se félicite Jean-Philippe Simon, soulignant des économies également pour le circuit d’air comprimé, grâce à de nouveaux équipements, redimensionnés, et des temps d’usage judicieux. Quant à l’autre versant des exigences thermiques, le froid, « il est aussi en partie d’origine hydraulique. Le pompage concédé de 115 000 m3 par an d’eau de la Suze voisine livre l’équivalent de 800 000 kWh thermiques. Et depuis 2013, du froid provient aussi d’une installation de free cooling ainsi que de pompes à chaleur intégrées à certaines machines. » La chaleur récupérée sert au chauffage de l’eau sanitaire tout comme celle gagnée en cours de production sous forme de vapeur condensée, et celle captée sur les compresseurs du circuit de froid. « Nos efforts portent autant sur la réduction de notre consommation que sur l’utilisation de sources d’énergie renouvelables », résume Jean Kernen. « Nous faisons tout ce qu’il est raisonnablement possible de faire et sommes prêts à investir un peu plus pour mettre en oeuvre des solutions durables. »

Informations