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Actualité
Administration et Politique

Volatilité des marchés de l’énergie  

28.07.2023

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Pour de nombreuses entreprises, la gestion des risques lors de l’achat d’énergie a pris une dimension centrale. Les incertitudes concernant les futurs prix de l’énergie créent pour elles une situation très difficile à gérer. 

Quelles solutions les entreprises trouvent-elles face à la volatilité des marchés de l’énergie ? En raison des spécificités propres à chaque entreprise, comme la capacité à prendre des risques, la sécurité de la planification, l’approvisionnement énergétique ou le comportement sur le marché, il n’est pas possible de donner une réponse générale et définitive, car les entreprises diffèrent trop entre elles. Le moment auquel l’achat d’énergie s’effectue est devenu plus important que jamais. 

L’incertitude règne. Quand faut-il acheter ? En comparaison des prix d’avant-Covid, l’énergie continue de coûter très cher. Sur les marchés de l’énergie, la volatilité est sans limites. Si le potentiel de baisse est important, il est presque infini vers le haut, du moins pendant une brève période. En été 2022, le prix de l’électricité pour le 1er trimestre de 2023 se négociait à plus de 1000 euros le MWh. Sur le marché au comptant, il s’est finalement établi à 145 euros par MWh. Cet écart montre la volatilité élevée avec laquelle les entreprises doivent composer et qui les oblige souvent à adapter leur stratégie d’achat au contexte actuel. 

Les acheteurs peuvent contrer cette volatilité. Par exemple en misant sur des produits du marché à terme, achetés en nombreuses mais petites quantités sur une longue période et complétés avec des parts sur le marché au comptant. Sur un marché haussier, les produits à terme, qui s’achètent parfois avec des mois d’avance, ont apporté la preuve de leur utilité. À l’inverse, quelle stratégie faut-il suivre sur un marché tendanciellement en repli ? Pour beaucoup d’entreprises, un marché baissier s’avère plus difficile à gérer qu’un marché haussier. Par exemple, elles achètent aujourd’hui des produits à terme à un prix beaucoup trop élevé, à moins que le marché au comptant ne prenne à nouveau l’ascenseur. L’avenir le dira. Compte tenu du risque de pénurie de gaz et d’électricité, les décisions sont d’autant plus difficiles que les marchés peuvent encore gagner en volatilité l’hiver prochain. Contrairement aux pays qui l’entourent, la Suisse ne fixe aucune limite supérieure de prix et ne prévoit aucune forme de soutien financier. 

Certains secteurs peuvent avoir des stratégies consistant à suivre le marché pour minimiser les risques. Des indices montrent que les achats se font plutôt à court terme dans certains secteurs, et plutôt à long terme dans d’autres. Acheter l’énergie à un prix inférieur à celui payé par la concurrence engendre des risques qui peuvent nettement dépasser les chances offertes par une réduction des coûts de production. Une énergie achetée trop cher obligerait de nombreuses entreprises en Suisse d’interrompre l’exploitation de sites entiers. Les coûts en résultant seraient énormes. Dans une telle hypothèse, la Confédération peut accorder un soutien sous la forme d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail du fait de la situation sur le marché de l’énergie. 

 

L’auteur

Sven Erne-Bedford est vice-président de l’IGEB et responsable du domaine Energy and Environment du Groupe Model, fabricant de papier et carton. L’IGEB représente les intérêts des branches à forte intensité énergétique

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