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Vous vous intéressez à votre empreinte environnementale, vous devez établir un rapport environnemental ou soumettre une feuille de route de décarbonation ? Quel est le potentiel de l’économie circulaire pour votre entreprise ?

Grâce à cette brève liste de questions, vous découvrirez quelle offre correspond aux besoins de votre entreprise.

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Nous vous recommandons de réaliser un écobilan du produit.

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Ai-je besoin d’objectifs et de listes de mesures pour les scopes 1 et 2 ?

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Ai-je besoin d’objectifs contraignants en matière de CO2, basés sur la science (le client demande des SBT) ?

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Nous vous recommandons l’initiative Science Based Targets SBTi.

Cela inclut le bilan CO2 scopes 1, 2 et 3 selon le GHG-Protocol.

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* par ex. pour le rapport sur le développement durable

rapport et SBTi

Ai-je besoin d’objectifs et de listes de mesures concernant la durabilité, les ressources et l’économie circulaire ?

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Nous vous recommandons de réaliser un bilan CO2 scopes 1 et 2 selon le GHG-Protocol.

Nous vous recommandons de réaliser un bilan CO2 scopes 1, 2 et 3 selon le GHG-Protocol.

 

Nous vous recommandons le Plan Décarbonation.

Celui-ci inclut un bilan CO2 scopes 1 + 2, partiellement scope 3.

 

Nous vous recommandons notre offre Gestion efficace des ressources.

Celle-ci inclut un bilan CO2 et un bilan écologique de l’entreprise.

Pouvons-nous vous contacter pour un entretien de conseil ?

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Pour plus d’informations, consultez notre site web :

aenec.ch/offre

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Benedikt Vogel

La Suisse est sur la voie du zéro émission nette. Les PME ont d’ores et déjà parcouru un chemin considérable, notamment grâce au tandem que forment la convention d’objectifs et le Plan Décarbonation proposés par l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC). 

Réduire sa consommation d’énergie, ses émissions et ses coûts, voilà les avantages que la convention d’objectifs rassemble depuis deux décennies. Une entreprise qui conclut une convention d’objectifs s’engage à atteindre des objectifs de réduction de sa consommation d’énergie et peut ainsi obtenir le remboursement de la taxe incitative sur le CO2. Les mesures d’amélioration que l’entreprise met en œuvre dans ce cadre en faveur de la durabilité sont doublement rentables, puisqu’elles lui permettent de réduire ses coûts énergétiques d’une part et d’obtenir le remboursement de la taxe d’autre part. Les entreprises grandes consommatrices d’électricité peuvent de surcroît bénéficier du remboursement partiel ou complet du supplément perçu sur le réseau. Les entreprises intensives en énergie parviennent donc rapidement à dégager des économies qui se chiffres en dizaines ou en centaines de milliers de francs. Précédemment réservés à des exploitations de secteurs intensifs en énergie comme la métallurgie, la chimie ou l’industrie alimentaire, ces avantages sont désormais accessibles à toutes les entreprises selon la nouvelle loi sur le CO2, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2025. Grâce à la convention d’objectifs, les grands consommateurs soumis aux lois cantonales sur l’énergie s’acquittent aussi de leurs obligations légales en la matière. 

Les petites et moyennes entreprises qui optent pour la convention d’objectifs bénéficient de l’offre éprouvée de l’AEnEC, qui leur permet d’améliorer leur performance énergétique même si elles ne disposent pas d’un expert en énergie en interne. L’AEnEC propose aux grandes entreprises un appui souple qui leur offre des mesures d’amélioration individualisées. Pour toutes les entreprises, la démarche est fondamentalement la même : elle débute par l’analyse de la consommation énergétique ; les objectifs d’économies sont alors établis, puis audités par la Confédération et les cantons. Durant la phase de mise en œuvre enfin, un accompagnement professionnel est fourni et les résultats font l’objet d’un suivi annuel.   

Un Plan Décarbonation obligatoire

Un deuxième instrument, axé sur le long terme, est destiné à accompagner la réduction maximale des émissions de gaz à effet à l’horizon 2050 : il s’agit du Plan Décarbonation de l’AEnEC, qui offre des mesures d’amélioration visant à l’élimination complète des émissions de CO2. Le Plan Décarbonation débute par des mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique, suivies par des adaptations apportées aux processus, comme une réduction des températures dans les processus par exemple. Ces adaptations créent le cadre permettant de choisir les agents énergétiques renouvelables adaptés. À cet égard, il arrive encore trop souvent que des processus intensifs en énergie soient maintenus sans examen tandis que de précieux agents énergétiques renouvelables comme le bois sont choisis pour la production de chaleur. Or, il est plus judicieux de réduire la température des processus partout où cela est possible puis de couvrir le besoin en chaleur en récupérant la chaleur des rejets thermiques ou en employant des pompes à chaleur. 

Le Plan Décarbonation de l’AEnEC ou – pour aller plus en détail dans les services de l’AEnEC – l’offre « Gestion efficace des ressources » intègre dans l’analyse les émissions de gaz à effet de serre qui proviennent des étapes en amont. En d’autres termes, l’analyse englobe par exemple l’énergie nécessaire à la production d’aciers ou de pièces en plastique dont il a été fait l’acquisition (scopes 2 ou 3). Un Plan Décarbonation peut également prévoir la compensation d’émissions de gaz à effet de serre par l’achat de certificats. Compte tenu de leur prix, cette démarche ne devrait toutefois intervenir qu’en dernier recours. Il faut par ailleurs aussi veiller à la qualité des certificats. La loi sur le climat et l’innovation impose aux entreprises d’être climatiquement neutres au plus tard en 2050, et d’élaborer un plan de décarbonation qui présente de quelle manière elles prévoient d’atteindre cet objectif. Un Plan Décarbonation est donc obligatoire. 

Quand on se prend au jeu des économies d’énergie

La convention d’objectifs et le Plan Décarbonation de l’AEnEC forment un tandem pertinent aussi bien économiquement qu’écologiquement. Ces deux offres, qui s’appuient sur des outils en ligne, reposent sur des services de conseil ancrés dans la pratique. Pour nombre de PME; la durabilité tend à devenir une question existentielle : en tant que fournisseur, elles sont en effet de plus en plus souvent assujetties aux exigences de décarbonation de leur clientèle. Le contexte énergétique encourage lui aussi une réduction conséquente de la consommation d’énergie : les PME prévoyantes sont parfaitement aptes à faire face à des pénuries potentielles et à des prix élevés de l’énergie.  

Il ne faut pas non plus négliger un aspect psychologique : dès qu’un premier pas – pouvant demander un peu d’effort – est franchi, le deuxième n’est plus aussi pénible. Une sorte de défi envers soi-même peut alors apparaître, où l’on vise à se dépasser en mettant en œuvre des mesures supplémentaires pour économiser l’énergie. Non seulement on a du plaisir, mais on réduit aussi ses émissions de CO2 tout en agissant pour le climat. 

Même si les derniers points de la loi sur le CO2 après 2024 ne sont pas encore connus, les conseillers et conseillères AEnEC sont toujours parfaitement informés des dernières évolutions et ils vous les communiquent. Ils et elles sont donc des interlocuteurs privilégiés pour les entreprises encore peu au courant du nouveau projet de loi.  

À l’horizon 2030, le groupe Cendres+Métaux ambitionne de n’émettre presque plus de CO2 pour les scopes 1 et 2. Avec l’appui de l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC), l’entreprise a donc élaboré un Plan Décarbonation pour son site de Biel-Bienne. Ce plan prévoit diverses mesures d’amélioration, dont quelques-unes sont déjà lancées.

Felix Eichenlaub, conseiller AEnEC, Raïna Rasper, Head of Corporate Responsibility de Cendres+Métaux, et Raffaele Caruso, Head of Facility Management de Cendres+Métaux, forment désormais une équipe bien rodée. de Cendres+Métaux, forment désormais une équipe bien rodée.

Raïna Rasper, Felix Eichenlaub et Raffaele Caruso veulent réduire à zéro les émissions de CO2 pour les scopes 1 et 2 d’ici 2030, si possible.

Le groupe Cendres+Métaux de Biel-Bienne s’est spécialisé dans la sous-traitance de composants micromécaniques en alliages de titane et de métaux précieux, comme en témoignent des vis d’apparence ordinaire, qui sont pourtant des implants en titane destinés au secteur de la technique médicale, ou encore de petites pièces métalliques qui sont en fait des composants qui serviront principalement à fabriquer des masses oscillantes pour montres.

Dans le domaine de l’énergie, Cendres+Métaux a décidé de restreindre ses émissions à quelques tonnes de CO2 à peine pour les scopes 1 et 2 de son site de Biel-Bienne à l’horizon 2030. Pour y parvenir, la société s’appuie notamment sur son Plan Décarbonation et les diverses mesures d’amélioration qu’il contient. « Dans la conception globale d’une stratégie de décarbonation, le plus grand défi sont en fait les nombreuses interdépendances qu’il faut prendre en compte dès la planification », explique Raffaele Caruso, Head of Facility Management. « Ces interdépendances concernent notamment les travaux de transformation, le cycle de vie complet des installations de ventilation et de climatisation, la planification des capacités, mais englobent aussi la stratégie générale de l’entreprise. » Pour le responsable, l’élaboration d’un Plan Décarbonation est un défi aux bénéfices multiples : « Un défi, parce qu’il nous pousse à analyser de manière approfondie la technique du bâtiment et ses interdépendances avec diverses installations, et parce que plusieurs intervenants – nos responsables de la durabilité par exemple – y ont également participé », décrit-il. « Mais il apporte aussi des bénéfices multiples, car il nous a permis d’acquérir énormément de connaissances et nous comprenons mieux comment nous allons mettre en œuvre notre objectif climatique. Notre Plan Décarbonation nous a aidés à mesurer le potentiel d’impact de nos mesures d’amélioration et à planifier de manière ciblée leur mise en œuvre jusqu’en 2030. »

Remplacer les chaudières à gaz

Cendres+Métaux ne s’est pas contentée de prévoir des mesures de décarbonation, elle en a déjà lancé certaines. Aujourd’hui, elle n’utilise déjà plus qu’un volume très limité de gaz naturel dans ses processus de production, comme l’explique Raffaele Caruso : « L’année dernière, 2 % seulement de notre consommation de gaz naturel a servi aux processus de production, le reste a été utilisé pour la production de chaleur. Notre production dépend donc principalement de l’électricité. Dans ce domaine, notre défi consiste à concevoir nos processus de production avec une performance énergétique maximale. » Actuellement, le parc de bâtiments de Cendres+Métaux compte encore deux chaudières à gaz destinées au chauffage. Leur remplacement par une nouvelle production centrale de chaleur et de froid est prévu pour 2027, avec à la clé, comme le souhaite l’entreprise, des économies annuelles de l’ordre de 21 tonnes d’équivalents CO2. « En ce moment, nous refroidissons une partie des machines de production au moyen de systèmes de refroidissements séparés, qui rejettent à leur tour de la chaleur dans l’air ambiant. Cet air doit ensuite être refroidi dans une installation de ventilation, ce qui est inefficace », détaille Raffaele Caruso. « Nous sommes en train de renouveler notre parc de machines et nous avons planifié un nouveau réseau de refroidissement : ce réseau utilise les eaux souterraines pour refroidir efficacement les machines, et les rejets thermiques du parc de machines sont employés pour le chauffage. » Cette mesure d’amélioration joue un rôle important dans un autre registre, car elle contribue à ménager la santé des personnes employées dans la zone de production, où les températures peuvent rapidement dépasser 30 °C en cas de canicule estivale prolongée.

Optimiser le pilotage d’une pompe à chaleur pour exploiter un important potentiel

Pour centraliser sa production de chaleur et de froid, l’entreprise veut installer trois pompes à chaleur de 600 kW appelées à assurer la totalité de la production de chaleur et de froid sur le site. « À moyen terme, le potentiel de décarbonation le plus important est offert par une nouvelle production centrale de chaleur et de froid, avec l’ammoniac comme réfrigérant naturel », détaille Raffaele Caruso. Une autre mesure prévue jusqu’à 2030 vise les émissions directes et consiste à électrifier la flotte.

Une mesure déjà mise en œuvre est l’optimisation du pilotage de la pompe à chaleur : lorsque la température extérieure est comprise entre 0 et 5 °C, la pompe à chaleur couvre le besoin en chaleur sans recours au gaz naturel ; en dessous de 0 °C, le chauffage à gaz est employé. Pour Raffaele Caruso, cette optimisation a été le plus fort levier dans la réduction de l’intensité en CO2 durant l’année écoulée : « L’optimisation du pilotage nous offre un potentiel d’économies de 42,2 tonnes d’équivalents CO2 par an », précise-t-il.

Des collaborateurs et collaboratrices qui s’impliquent

De surcroît, Cendres+Métaux a fait construire une installation photovoltaïque sur les toits de ses bâtiments de production. Durant les sept premiers mois qui ont suivi sa mise en service, elle a déjà produit 141 MWh d’électricité. Cette mesure est la plus coûteuse de toutes celles prises à ce jour pour améliorer la performance énergétique. Il faut dire que la consommation d’électricité de Cendres+Métaux est considérable. Comme cette électricité est produite par l’hydraulique suisse, les émissions de CO2 du scope 2 sont négligeables. Mais dans la perspective du scope 3, les émissions qui ont un impact sur le climat sont importantes, puisque la construction des centrales hydrauliques a occasionné des émissions importantes. De plus, les émissions de méthane liées aux étendues d’eau, comme les lacs de retenue, pèsent d’un certain poids dans le scope 3. Il va toutefois de soi que Cendres+Métaux n’a pas de prise sur ces émissions.

L’entreprise biennoise met donc tout en œuvre pour gagner en efficacité et pour réduire ses émissions. L’engagement des collaborateurs et collaboratrices n’est pas pour rien dans la réussite d’un tel projet. « Ils sont nombreux à être fiers de travailler pour une entreprise qui s’engage pour l’environnement », relate Raffaele Caruso. Les mesures de réduction déjà prises ont été accueillies positivement. « La plupart connaissent l’importance de la protection du climat et de l’efficacité énergétique et sont prêts à y contribuer. »

Les entreprises qui élaborent une « Feuille de route décarbonation » pouvaient jusqu’à présent bénéficier de subventions de la part de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Ce soutien aurait dû être valable jusqu’à fin juin 2024. L’OFEN a toutefois fait savoir qu’il ne pouvait plus prendre en compte de nouvelles demandes.

Pour justifier cette décision, l’OFEN indique que le budget sera bientôt épuisé. C’est pourquoi l’OFEN va accepter uniquement les demandes jusqu’à concurrence du budget fixé pour 2025. Les demandes seront alors prises en compte par ordre d’arrivée. Les demandes déposées jusqu’à présent peuvent toutefois encore être garanties, pour autant que toutes les conditions soient remplies, écrit l’OFEN.

La boucherie Bigler SA a conclu une convention d’objectifs dans le cadre de l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC) en 2004 déjà. Depuis, cette entreprise familiale a mis en œuvre de manière continue des mesures grâce auxquelles elle améliore son efficacité énergétique et réduit ses émissions de CO2. Elle vise une décarbonation complète.

Pascal Frey, directeur technique adjoint chez Bigler, et Lucas Rämi, conseiller AEnEC (de gauche à droite).

Depuis deux décennies, avec l’appui de l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC), la boucherie Bigler SA a mis en œuvre de nombreuses mesures d’amélioration de son efficacité énergétique. Trois exemples de son engagement : la chaleur nécessaire pour la machine de lavage industrielle est produite par électricité au lieu de gaz ; la pompe à chaleur à haute pression installée offre une puissance thermique de 870 kW ; et une installation photovoltaïque posée sur le toit produit une puissance crête de 620 kW. « Ces six dernières années seulement, nous avons mis en œuvre une cinquantaine de mesures d’amélioration », explique Markus Bigler, CEO de l’entreprise familiale. « Par exemple, nous exploitons systématiquement les rejets thermiques, nous avons optimisé les installations de ventilation et nous avons installé des éclairages LED. »


Le système de gestion centralisée des bâtiments mis en place pour les cinq sites de la société a demandé un effort important. « Cette mesure nous a occupés durant près de cinq ans », relate le directeur. Il faut aussi dire que certains projets ont changé de mains, car l’équipe avait évolué pendant cette période. De plus, poursuit-il, « la conception de notre système de gestion centralisée était aussi un projet pilote pour notre partenaire système, qui a aussi procédé à l’installation. Notre partenaire et nous-même avions donc du pain sur la planche. »


La technique de mesurage n’était pas en reste : avant de pouvoir l’installer, il a fallu commencer par définir les points de mesurage, nécessaires en très grand nombre pour le système de gestion centralisée des bâtiments. « Aujourd’hui, nous sommes très fiers et très satisfaits de ce système », constate Markus Bigler : « il nous renseigne en temps réel sur ce qui se passe et où cela se passe. Nous sommes aussi renseignés en permanence sur la consommation d’énergie. Nous repérons donc rapidement des pannes ou des évolutions anormales et nous pouvons intervenir. »


L’année dernière, la boucherie a également élaboré un Plan Décarbonation avec l’AEnEC. Ce travail, qui s’est déroulé en plusieurs étapes, s’est fait en collaboration avec les responsables de la production, de la logistique et de la technique. Il a notamment débouché sur un plan complet des émetteurs de CO2 : ils se trouvent dans le parc des installations, dans la flotte des poids lourds et dans les installations frigorifiques. Avec l’appui de Daniel Meier, conseiller AEnEC, et de son équipe, un Plan Décarbonation a alors été préparé. Il présente pas à pas les démarches que la boucherie Bigler peut entreprendre pour être exempte d’installations fossiles et pour éliminer ses émissions de CO2 à un horizon de dix à quinze ans. Cette approche concerne la production et la logistique, qui correspondent aux scopes 1 et 2.


Bigler SA fait aussi figure de pionnière concernant la saisie des émissions du scope 3 : elle est en effet l’une des premières entreprises du secteur de la boucherie qui a dressé le bilan des émissions de gaz à effet de serre tout au long de sa chaîne de création de valeur. Dans cet esprit, elle a rejoint l’initiative Science Based Target (SBTi) et s’est engagée à adopter ses exigences. Le bilan a mis en évidence que les émissions du scope 3 constituaient la plus grande part du total de ses émissions ; et dans le scope 3, la plupart des émissions proviennent de la création de valeur dans l’agriculture. « Donc, si nous voulons réduire les émissions dans ce domaine, cela ne pourra se faire qu’en étroite coopération avec l’agriculture », explique Markus Bigler. Pareille coopération doit aussi inclure d’autres organisations sectorielles et les autorités fédérales. « Nous devons nous mettre d’accord sur un programme commun. Nous participons à ces organes, et nous sommes en première ligne pour y travailler. »

La production n’a pas été affectée

Pour quelle raison Bigler SA a-t-elle opté pour le SBTi et pour le Plan Décarbonation de l’AEnEC ? « La durabilité est un élément fondamental dans la manière dont nous envisageons notre entreprise. Lorsqu’un gros client s’est adressé à nous pour suggérer que nous nous engagions dans la démarche SBTi, il a donc enfoncé des portes ouvertes », raconte Markus Bigler. « L’AEnEC nous a contactés au sujet du Plan Décarbonation. Nous avons constaté ensemble que le Plan couvrait une large part de l’état des lieux et des objectifs du projet SBTi. »


En dépit de l’ampleur des mesures d’amélioration mises en œuvre par Bigler SA et ses 600 collaborateurs et collaboratrices, grâce à la planification et à la mise en application, la production n’a jamais été affectée, souligne Markus Bigler. « Tout doit être mis en œuvre pendant que l’exploitation tourne », explique le CEO : « chez nous, l’exploitation ne s’arrête jamais. »


Daniel Meier, conseiller AEnEC, trouve lui aussi remarquable que la production n’ait pas été arrêtée : « La plupart du temps, la mise en œuvre des mesures nécessite un arrêt des installations de production, ce qui complique, voire empêche cette mise en œuvre », observe-t-il.


Depuis qu’elle s’est engagée avec l’appui de l’AEnEC, Bigler SA a réussi non seulement à réduire ses émissions de CO2 d’un cinquième, malgré l’ajout d’un nouveau bâtiment de production, mais encore à améliorer sa performance énergétique d’un quart. Le partenariat avec l’AEnEC est donc un avantage pour Markus Bigler : « Je suis content que nous ayons pu commencer à travailler avec l’AEnEC rapidement », juge-t-il. « Nous avons élaboré et mis en œuvre un grand nombre de projets. Je trouve que l’AEnEC a toujours été très compétente et disponible. »

Plus d’informations

Tout en ayant des besoins importants en chaleur, un grand nombre d’exploitations artisanales et industrielles présentent une grande quantité de rejets thermiques à un niveau de température faible. Cette situation offre un potentiel d’optimisation.

Au lieu de les rejeter dans l’environnement, voire de les « gérer » à grands frais, est-il possible d’exploiter ces rejets thermiques de façon rentable ? Par où une optimisation peut-elle débuter ? Ces questions sont loin d’être insignifiantes. Concernant la seconde, diverses approches existent. L’AEnEC propose six champs de mesures d’amélioration pour aider à se repérer sur la voie de la décarbonation. Ces champs doivent être compris comme formant un tout, sans être pris isolément. Les mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique constituent la première étape sur la voie de la décarbonation. Sur cette base, il est ensuite possible de mettre en œuvre des changements dans les processus ou dans les technologies notamment, puis d’introduire l’utilisation de nouveaux agents énergétiques qui ne dégagent pas d’émissions : une mesure d’amélioration peut consister dans l’abandon de la vapeur au profit de l’eau très chaude ou, mieux encore, elle peut consister à abaisser encore les températures ou à employer ponctuellement un producteur (électrique) rapide de chaleur.  

LA RÉDUCTION DE TEMPÉRATURE, UN POTENTIEL À EXPLOITER

L’une des clés de la décarbonation consiste dans la réduction de la température des processus et dans l’intégration des rejets thermiques. Avant de démarrer la planification des techniques à employer dans les processus et de prévoir leur association avec un système renouvelable de production de chaud et de froid, il faut inventorier tous les flux thermiques de l’exploitation. Pour ce faire, l’analyse du pincement ou analyse PinCH est idéale : elle fournit une vue d’ensemble de tous les flux énergétiques en indiquant de quelle manière ceux-ci peuvent être reliés entre eux au moyen de réseaux thermiques de froid et de chaud. Toutefois, en dépit d’appuis financiers, la mise en œuvre de l’analyse du pincement reste coûteuse, aussi est-elle intéressante surtout pour les exploitations intensives en énergie. L’AEnEC offre aux PME une solution alternative. Dans le cadre de son Plan Décarbonation, une application en ligne, elle propose une prise d’empreinte thermique, grâce à laquelle les entreprises disposent rapidement d’une vue d’ensemble annuelle de leurs rejets thermiques. Les flux de chaud et de froid sont aussi consignés et présentés sous une forme graphique claire. Les températures des processus sont un élément important dans la saisie des consommateurs thermiques. Pour améliorer la performance énergétique, il faut systématiquement répondre à la question d’une adaptation possible des températures (réduction pour la chaleur, relèvement pour le froid) : le processus nécessite-t-il 95 °C ou 85 °C sont-ils suffisants ? Est-il possible de faire passer les installations de vapeur à des températures plus basses, entièrement ou en partie ? Pour le froid, est-il possible de fournir 12 °C au lieu de 7 °C ? Existe-t-il d’autres technologies pouvant être employées pour les procédés ou les processus ?  

ILLUSTRER LE POTENTIEL GRÂCE À L’EMPREINTE THERMIQUE

Lorsque les températures des processus ont été identifiées et optimisées, on peut passer au cœur de la démarche, l’empreinte thermique, qui fait apparaître le potentiel annuel de récupération de chaleur contenue dans les rejets thermiques. Le plus souvent, les rejets thermiques sont compris dans des flux d’air, de gaz ou de liquides, ou bien ils se présentent sous forme d’une chaleur rayonnante diffuse. Plus la température d’un processus aval susceptible d’utiliser des rejets thermiques est basse, plus les sources envisageables de rejets thermiques sont nombreuses. Ces rejets sont notamment émis par des machines de production ou des installations de production, par les eaux usées, par des installations de froid, par le refroidissement de salles de serveurs ou de moteurs ou par l’air extrait de halles de production. Toutefois, la température de la source des rejets thermiques doit être supérieure à la température nécessitée par les consommateurs thermiques. Plus l’écart entre les températures est important, et donc les puissances thermiques transférables sont importantes, plus l’utilisation des rejets thermiques est rentable. Le moment est alors venu de lier ces informations à celles qui concernent les étapes de production : les processus sont-ils prévus pour des lots, la production prévoit-elle un lot par jour ou plusieurs, ou bien s’agit-il de processus continus ? En fonction du type de processus, l’entreprise peut travailler avec une récupération directe de la chaleur ou alors avec un échangeur de chaleur. Elle peut aussi avoir besoin d’un accumulateur thermique qui conservera les rejets thermiques ou le froid durant une certaine période, avant le moment de leur utilisation. Si le niveau de température des rejets thermiques ne suffit pas pour une utilisation directe, ces rejets peuvent alors être utilisés comme source thermique pour une pompe à chaleur à haute température. Non seulement ce type de pompes fait l’objet de nombreux projets de recherche, mais elles sont aussi d’ores et déjà produites en série et disponibles auprès de divers producteurs.  

Exemple de la courbe thermique, de la courbe de rejets thermiques et de l’empreinte thermique d’une entreprise.

DIMENSIONNER LES ACCUMULATEURS THERMIQUES

Si un système de production de chaleur renouvelable – un raccordement à un réseau de chaleur à distance, une chaudière à pellets ou à plaquettes de bois, une pompe à chaleur notamment – est dimensionné de la même manière qu’une chaudière à gaz ou qu’une chaudière à mazout, ce système sera inévitablement surdimensionné, cher et inefficace. En effet, les systèmes de production de chaleur renouvelables sont nettement plus coûteux par kilowatt de rendement thermique supplémentaire. Pour les chauffages à bois et les pompes à chaleur plus particulièrement, une exploitation continue, et non pas cadencée, est souhaitable. Il faut en effet tenir compte des gaz de fumée et de la production de particules fines pour les chauffages à bois et de pertes élevées au démarrage ou d’une charge mécanique élevée du compresseur pour les pompes à chaleur. ProCalor est un outil technique de dimensionnement intégré dans le Plan Décarbonation, l’application web de l’AEnEC. Cet outil calcule le dimensionnement correct de la nouvelle production de chaleur, et de l’accumulateur, pour réduire les pics de besoin.  

RÉSUMÉ

Que conclure pour les exploitations artisanales ou industrielles ? Les exploitations qui ont besoin de températures allant jusqu’à 120 °C environ peuvent théoriquement être entièrement décarbonées au moyen de technologies éprouvées. Pour des températures plus élevées, il sera difficile de faire l’impasse sur la biomasse ou sur de nouveaux agents énergétiques, comme des agents énergétiques renouvelables synthétiques notamment. Il faut maintenant que les connaissances disponibles soient largement mises en pratique, au moyen d’outils intuitifs et grâce aux conseils spécialisés fournis par des experts et expertes.


Stefan Eggimann

est chef du modèle PME de l’AEnEC, conseiller AEnEC et membre de la direction de Weisskopf Partner Sàrl, où il s’occupe plus particulièrement de projets industriels.

Philippe Goffin

est chef de projet de l’initiative « Science Based Targets iSBT » à l’AEnEC et travaille chez Weisskopf Partner.

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