Frank R. Ruepp et Benjamin Marti sont déjà bien connus à l’Agence de l’énergie pour l’économie, pour laquelle ils travaillent depuis plusieurs années. Qu’est-ce qui les anime et quelles nouveautés veulent-ils apporter dans leurs nouvelles fonctions ? Nous avons voulu en savoir plus.
Monsieur Ruepp, à partir de janvier 2024, vous êtes le nouveau directeur de l’AEnEC et vous, Monsieur Marti, vous intégrez la direction de l’AEnEC. Vous reprenez aussi la direction des secteurs conduits jusqu’à aujourd’hui par Erich A. Kalbermatter et Thomas Weisskopf. Qui êtes-vous ?
Benjamin Marti (BM) : Je suis un lève-tôt et durant mon temps libre, j’aime me promener en famille dans la nature à pied, à vélo ou à ski. En tant qu’ingénieur en énergie, je dispose d’une vaste expérience dans divers domaines de la technique énergétique.
Frank R. Ruepp (FRR) : Je suis père de trois enfants. Je suis économiste de formation et j’ai travaillé durant 25 ans dans la production industrielle. J’ai donc une grande affinité avec la technologie. Je suis ouvert, honnête et j’aime bien traiter les sujets de manière directe. J’aime passer du temps dans la nature. J’ai également du plaisir à voyager et je suis un fan de romans policiers.
Vous souvenez-vous de votre premier contact avec l’AEnEC ?
BM : C’était il y a 17 ans, au moment où j’ai posé ma candidature chez Thomas Weisskopf. La description du poste incluait notamment des travaux pour l’AEnEC. Une de mes premières tâches a consisté à tester et à finaliser le premier logiciel destiné au suivi (ou monitoring) de l’AEnEC.
FRR : Mon premier contact date du temps où je présidais la direction de Perlen Papier SA. En tant qu’entreprise intensive en énergie, nous avions alors rapidement conclu une convention d’objectifs. C’était dans les années 2010. Nous avons aussi vite constaté la plus-value que cela nous offrait.
Quelle était cette plus-value ?
FRR : Cette plus-value tenait au fait que nous pouvions voir et exploiter des potentiels d’économie d’énergie. Avant de procéder au check-up énergétique avec notre conseiller AEnEC, ces potentiels n’étaient pas visibles de manière claire et détaillée sur notre radar. Ce check-up a déclenché un processus qui avait lui aussi un cadre clair, puisque la convention d’objectifs avait une durée de 10 ans. Le remboursement de la taxe sur le CO2 était une motivation supplémentaire.
Vous occupez les deux des fonctions de direction. Et chacun de vous dirige maintenant une équipe de conseillers et conseillères AEnEC. Comment dirigez-vous ?
BM : Je comprends mon rôle de cadre comme un rôle de conseil et de facilitation. Je soutiens mon équipe pour qu’elle travaille de manière autonome et responsable. Il faut aussi toujours donner les coudées franches, ce qui favorise l’épanouissement.
Pour l’équipe des conseillers et conseillères AEnEC, je vois mon rôle comme consistant à créer de bonnes conditions pour la réalisation des mandats sur lesquels les équipes travaillent : mon rôle est donc de définir et de fournir les processus et aides nécessaires et d’être disponible pour les questions qui se posent.
FRR : Oui, notre tâche consiste à créer un environnement qui permet à nos ingénieurs et ingénieures d’effectuer leur travail de manière simple et efficace. En fin de compte, nos participants, les entreprises, doivent être satisfaites et avoir envie de travailler avec l’AEnEC. Elles doivent voir la valeur ajoutée que représente l’AEnEC pour la mise en œuvre du développement durable en entreprise. Pour cela, nous devons être là où vivent les entreprises et nous devons les écouter activement.
Nous voilà déjà en train de parler de vos tâches. En voyez-vous d’autres pour vous au sein de l’équipe de direction de l’AEnEC ?
FRR : Compte tenu de ma longue expérience des activités opérationnelles, je connais très bien le monde de l’entreprise et des associations, autrement dit, le défi qui consiste à poser aujourd’hui les jalons pour demain en visant le long terme et à mener des projets à bien. C’est un plaisir pour moi d’apporter cette expérience et de partager mon réseau.
BM : J’ai toujours été très impliqué dans la responsabilité des méthodes, des processus et des outils de suivi, et je continuerai de le faire. Des outils fiables et les plus simples possibles sont essentiels si l’on veut pouvoir établir des rapports sérieux sur le développement durable en entreprise, une thématique qui se complexifie. Mon but est de développer des solutions innovantes et convaincantes pour y parvenir. Et dans ce but, j’apporterai également mon expérience dans l’équipe de direction de l’AEnEC.
Qu’est-ce qui vous motive ?
BM : Je suis motivé quand je vois les mesures de protection du climat que les entreprises mettent en œuvre grâce à l’AEnEC ou avec l’aide de l’AEnEC. Le changement climatique est un thème qui comporte de grands défis pour nous et pour l’économie. Je veux continuer de participer à la conception de bonnes conditions-cadres pour l’économie, afin que les entreprises soient bien accompagnées sur la voie de la décarbonation et de l’économie circulaire et qu’elles puissent mettre en œuvre des mesures qui ont un impact sur le climat et qui leur conviennent.
FRR : Oui, c’est exactement la même chose pour moi. La pression sur les entreprises s’accentue sans cesse, et pouvoir contribuer à ce que les conditions-cadres et l’offre de l’AEnEC soient adaptées est très important pour moi. À l’AEnEC, nous pouvons montrer ce que l’industrie fait pour réduire les émissions de CO2, pour améliorer son efficacité énergétique et bientôt aussi pour améliorer la gestion de ses ressources. Cela me motive.
Monsieur Marti, vous incarnez la grande banque de données de l’AEnEC. À vos yeux, ces données représentent-elles un atout pour montrer le potentiel de la convention d’objectifs sur la voie du zéro émission nette ?
BM : À mon avis, absolument, oui. Chaque année, nous présentons les résultats obtenus par les entreprises participantes à l’AEnEC. Ce sont des résultats considérables. Toutefois, ils sont malheureusement peu reconnus politiquement, ce qui est très regrettable. Nous devons impérativement rester actifs dans ce domaine.
Comment entendez-vous procéder ?
BM : En communiquant sans relâche positivement. Et en poursuivant notre bonne collaboration avec nos partenaires et avec les services administratifs. Nous tirons tous à la même corde et reconnaissons qu’en fin de compte, nous voulons la même chose.
FRR :Absolument ! Il est logique de se fixer un objectif puis de vérifier comment nous l’atteignons. Ce processus fonctionne, y compris dans d’autres domaines du développement durable. Et depuis des années, nous essayons d’exporter la convention d’objectifs, qui est une réussite. Nous voulons l’exporter comme une prestation, accompagnée des technologies développées par des entreprises suisses, pour contrecarrer dans la mesure du possible le changement climatique. C’est un projet que nous devons impérativement poursuivre.
Où l’AEnEC se dirige-t-elle avec vous ?
FRR : Nous devons avoir comme objectif commun que l’AEnEC adapte systématiquement sa démarche aux autres domaines du développement durable pour proposer ses prestations et qu’elle reste un partenaire fiable de mise en œuvre pour les autorités, par et pour l’économie.
BM: L’AEnEC va continuer à prendre les choses en main de manière affirmée et en faisant preuve de beaucoup d’initiative. L’AEnEC fonctionne ainsi depuis ses débuts. Elle a pris les devants et a su anticiper. Poursuivons sur cette lancée pour continuer d’apporter le meilleur soutien aux entreprises grâce à des offres innovantes.
Frank R. Ruepp est membre d’un conseil d’administration et conseiller. Après ses études d’économie à l’Université de Zurich, il a été CEO de diverses entreprises industrielles actives à l’international et président du Groupement d’intérêt des industries intensives en consommation d’énergie IGEB.
Benjamin Marti est membre de la direction de Weisskopf Partner Sàrl. Il a étudié le génie électrique et électronique et les systèmes de communication à l’EPFZ.